Dans un communiqué publié ce jeudi 14 janvier, l’ONG internationale Greenpeace Afrique a exprimé son sentiment d’absence d’une coordination des différentes réformes en cours en République démocratique du Congo. Elle a fait cette déclaration en réaction au discours du chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, lors du sommet One Planet, tenu à Paris, le lundi 11 janvier dernier.
« Ce sommet tombe à point nommé au moment où la RDC est entrain de pleurer l’assassinat de 6 éco gardes dans le parc national de Virunga le dimanche 10 janvier dernier et soulève encore la question de la gestion de ces aires protégées existantes qui ne disposent pas suffisamment des moyens pour faire face à une insécurité croissante causée par les groupes armés. Il faut également ajouter que le modèle militarisé de gestion actuelle de ces aires est source de conflits permanents avec les communautés entourant ces espaces protégés », indique cette communication.
Selon Greenpeace Afrique, la RDC, un pays aux potentiels importants en termes de biodiversité semble ne pas comprendre les enjeux autour de la dynamique actuelle de l’élargissement des espaces protégés. « C’est ici l’occasion de rappeler que l’ambition émise par le président Tshisekedi au One Planet Summit de passer de 14% d’aires protégées à 17% du territoire nationale est celle de la Stratégie Nationale de conservation de la biodiversité de la RDC depuis 2012 et, à ce jour, rien n’a été fait pour répondre à cette volonté politique », a-t-elle précisé.
La dynamique d’augmenter la superficie des aires protégées ne met pas suffisamment un accent sur l’amélioration des conditions de vie des communautés locales et des peuples autochtones, gardiennes de cette biodiversité depuis des milliers d’années, estime Greenpeace Afrique.
« Cette ambition du Président Tshisekedi vient aussi relancer le débat de la réforme sur l’aménagement du territoire qui, jusqu’à ce jour, est gérée de manière unilatérale par le ministre chargé de l’aménagement du territoire. Ladite réforme continue d’ignorer les points de vue de la société civile congolaise, alors qu’ils représentent une contribution importante et déterminante pour la prise en compte des besoins de tous et la réussite de cette ambition », a-t-elle insinué.
Pour Greenpeace, une chose est d’augmenter la superficie des aires protégées, une autre est de mettre les moyens et de les gérer de manière durable et participative pour garantir une suite favorable à la protection de la biodiversité et à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales et des peuples autochtones.
Alfred NTUMBA