Les cinq écogardes trempés dans une affaire de viol et tortures des communautés riveraines du Parc national de la Salonga, dans la partie nord-ouest de la République démocratique du Congo, viennent d’être condamnés par la Cour militaire de la Province de l’Equateur. L’arrêt de la cours a été rendu ce lundi 28 décembre à Mbandaka, confirme une source judiciaire à Environews.
Siégeant en second degré, la cour militaire a annulé dans toutes ses dispositions le jugement rendu à Boende et condamné les prévenus à de sentences allant de 5 à 20 ans de servitude pénale, pour viol et tortures. Les prévenus ont été immédiatement mis au frais sur instruction du juge de la cour.
Contrairement à l’arrêt rendu à Boende, lequel avait acquité les pricipaux acteurs et condamné par défaut un écogarde absent, la Cour militaire de l’Equateur a condamné le premier prevenu pour viol à 20 ans de prison, un autre à 15 pour tortures, les 3 autres écogardes pourront écoper de 5 ans de prison pour tortures également, et un seul a été acquité.
L’arrêt de la Cour dispose également que l’ICCN devra payer la somme de 100.000 dollars américains pour réparation de préjudices causées aux victimes.
C’est une bonne nouvelle pour les acteurs de la société civile qui ont appris la nouvelle. “je suis satisfait de voir ces ecogardes condamnés et espérons que cet arrêt sera exécuté et que les 4 victimes de ces actes (viol et tortures) seront bien dédommagées”, a commenté Maitre Blaise Miudodosi, coordonnateur de l’ONG APEM.
Du côté de l’ICCN, aucune déclaration n’a encore été faite à ce sujet, en attendant d’être saisi officiellement de l’arrêt de la Cour.
Notons que que cette affaire s’est éclatée après une enquête minutieuse menée par une organisation internationale. L’enquête avait mis en cause le WWF qui apportait son appui aux écogardes de cette aire protégée en co-gestion avec l’ICCN. Lors d’une réunion tenue à Kinshasa en mai 2019 entre les directeurs généraux du WWF international, de l’ICCN et du ministre de l’Environnement et du développement Durable de la RDC, il a été convenu la fin immédiate des patrouilles conjointes entre les écogardes et unités militaires, en attendant l’aboutissement des enquêtes.
Nelphie MIE