Les enjeux au tour de la signature de la lettre d’intention entre la République démocratique du Congo et l’Initiative pour les Forêts d’Afrique centrale (CAFI) pour la période 2021-2030, sont de taille. Il faut faire mieux que le premier volet signé en 2016. Le Fonds National REDD (FONAREDD) a réuni à Kinshasa, ce mardi 20 octobre, toutes les parties prenantes pour des objectifs bien précis, tirer les leçons apprises du premier partenariat RDC-CAFI, identifier les priorités du nouveau partenariat et formuler des nouveaux engagements nationaux.
« Notre rencontre de ce jour vise à puiser sur ce que nous avons bâti ensemble pour baliser l’avenir. En effet, les nombreux échanges que nous aurons durant ces trois jours vont effectivement définir et orienter les interventions du FONAREDD sur les dix prochaines années« , a déclaré Félicien Mulenda, coordonnateur du FONAREDD.
Selon lui, les présentes consultations sont organisées pour que la partie congolaise définisse ses priorités ainsi que des engagements réalistes qui sous-tendront le prochain accord avec CAFI. Les participants venants de toutes les provinces devront identifier, dans tous les secteurs concernés par la REDD, des innovations et des changements qu’ils poserons sur la table des négociations.
Les priorités ainsi que les secteurs couverts par ce partenariat demeurent le déclic pour un développement harmonieux, permettant à la fois tant la préservation des écosystèmes que la lutte contre la pauvreté.
Le gouvernement congolais souhaite voir se concrétiser un partenariat visant un double objectif, celui de la préservation de la forêt et de la réduction de la pauvreté, par l’amélioration des conditions de vie des populations.
Claude Nyamugabo a invité les participants à mener des réflexions pertinentes sur l’alignement des appuis des partenaires sur les priorités nationales afin d’assurer notamment, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie durable en milieu urbain et rural, la gestion durable des ressources naturelles, et la mise en place des réformes habilitantes majeures.
« Il ne suffit plus aujourd’hui de nous concentrer sur la déforestation et les provinces où les fronts de déforestation avancent, mais plutôt d’anticiper et nous préparer pour que les investissements du FONAREDD aillent graduellement dans toutes les provinces« , a insisté le ministre.
Les négociations du nouveau partenariat devront cependant se nourrir des expériences et des leçons apprises du partenariat actuel, aussi bien en termes des résultats qu’en termes de mécanismes de mise en œuvre et des outils de redevabilité.
La première lettre d’intention entre la CAFI et la RDC a été signée en avril 2016, et prend fin en décembre 2020. Au cours de cette période, 8 piliers prioritaires ont été définis dans les différents secteurs. 29 jalons non conditionnels ont été identifiés en 2018 et 14 jalons conditionnels en 2020.
Cependant, plusieurs difficultés rencontrées sur le terrain, n’ont pas permis l’atteinte de ces jalons. A ce jour, seuls 4 jalons ont été réalisés complètement, 17 jalons partiellement atteints, et 7 non atteints et quelques autres quasi impossibles à réaliser.
Parmi les facteurs qui ont miné la bonne marche de différents programmes mis en place, figurent notamment, le coût opérationnel du à la multiplicité d’instances de gestion des financements, la complicité du mécanismes de décaissement et le retard dans la disponibilisation de fonds.
Les enjeux de ce deuxième volet du partenariat devront tourner également au tour de la CDN (Contribution déterminée au niveau national) de la RDC. Car, selon l’esprit de la CAFI, les objectifs à atteindre devront s’aligner à celle-ci.
Notons que le premier partenariat RDC-CAFI a été financé à hauteur de 200 millions de dollars américains. La RDC entend mobiliser au cours de la période 2021-2030, plus de 1 milliard de dollars américains dans le cadre de ce nouveau volet du partenariat dont la signature devra intervenir d’ici le 31 décembre 2020.
L’Initiative pour les Forêt d’Afrique centrale finance six pays à savoir, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Gabon, le Cameroun, la République Centrafricaine et la Guinée Equatoriale.
Alfred NTUMBA