La gestion des eaux usées par les industriels reste très préoccupante en République démocratique du Congo. Les pollutions qui en découlent sont désormais au coeur de l’action du ministre congolais de l’Environnement et Développement durable, Claude Nyamugabo. Depuis, il a entrepris de visites dans les sites des entreprises extractives et manufacturières pour se rendre compte de la gestion de leurs effluents. Après l’étape du Haut Katanga, et Lualaba, où il a visité les entreprises minières, Claude Nyamugabo a entamé sa mission d’inspection dans la ville de Kinshasa, où le constat sur la pollution des eaux est très amer. Après la visite des entreprise brassicoles et celles évoluant dans le cosmétique ce samedi 17 octobre, le ministre a visité la MARSAVCO, ABEER COOLING et CARRIGRES.
“L’ordonnance portant attributions des ministères fait de nous la police de l’environnement. Le ministre de l’Environnement c’est bien celui qui doit faire le terrain pour inspecter l’impact de l’industrie sur l’environnement“, a indiqué Claude Nyamugabo. “Nous recevons beaucoup des plaintes de la population sur la pollution des eaux, de l’air, voir même du sol par certaines industrie à Kinshasa“.
Pour le ministre de l’EDD, la mission en cours est à la fois pédagogique et technique. “Nous avons constaté qu’il y’a des exploitants qui ne connaissent même pas qu’il relève du ministère de l’Environnement la gestion de l’eau, et ça c’est très grave, malgré l’existence d’une loi sur l’eau qui date de 2015“, s’est-il indigné.
Si le constat pour les unes est appréciable, pour les autres il s’agit tout simplement du sabotage des lois et réglementations en vigueur. Choqué, le ministre de l’Environnement a menacé de fermer certaines entreprises qui ne se conforment pas à la loi sur l’eau.
La visite à la MARSAVCO (Margarinerie, Savonnerie et Cosmétique du Congo) a permis à l’équipe des inspecteurs qui accompagnent le ministre de se faire une idée sur le process de gestion des effluents de cette entreprise. Il est reprochée à l’entreprise spécialisée dans l’agro alimentaire, le manque de la traçabilité de ses déchets liquides et la rigueur dans la gestion de ceux-ci. L’entreprise Orbit qui travaille dans le cosmétique, pourrait elle, se voir obligée de fermer si elle ne maximise pas les efforts pour se conformer aux normes d’exploitation respectueuses de environnement.
“Nous allons faire nos observations par écrit. C’est obligatoire. Toutes ces entreprises doivent se conformer aux observations qui sont faites. La loi portant principes relatifs à la protection de l’environnement a tout un chapitre consacré aux sanctions, et ces sanctions sont en termes d’amandes. Nous allons donc appliquer cette loi“, a renchéri le ministre.
Il entend par ailleurs impliquer davantage les autres ministères sectoriels dans cette lutte afin qu’elle porte les fruits. “Le gouvernement est un, ce sont les départements qui diffèrent. nous allons collaborer avec d’autres ministères sectoriels comme celui des mines et celui des affaires foncières“, a-t-il conclu.
Notons que Claude Nyamugabo est l’un des ministres de l’Environnement qui s’est penché sur la question de la pollution des eaux en République démocratique du Congo. Malgré l’existence de la loi sur l’eau, la question de la gestion des effluents n’intéressait guère ses prédécesseurs.
Les conséquences de la pollution des milieux aquatiques sont multiples. Elles conduisent à des mortalités massives d’espèces , mais elles ont aussi des effets moins visibles, notamment une eutrophisation des milieux, des effets toxiques à plus ou moins long terme, des maladies ou des perturbations endocriniennes.
Alfred NTUMBA