Les organisations des peuples autochtones et de la société civile de la République démocratique du Congo seront désormais consultées sur toutes les questions liées aux mécanismes de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et ses protocoles. C’est à travers un cadre de concertation mis en place ce 25 septembre, à l’issue d’un atelier organisé à Kinshasa par l’ANAPAC ( L’Alliance nationale d’appui et de promotion des aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire). Cette structure se veut un cadre d’échanges permanents devant aboutir à une position commune entre les organisations de la société civile et l’Etat congolais, sur les différentes questions et politiques nationales et internationales en rapport avec la biodiversité.
Selon les organisateurs, la motivation principale qui a présidée à la mise en place de ce cadre de concertation est soutenue par un constat fait sur la moindre participation des organisations de la société civile et des peuples autochtones à la convention sur la Biodiversité et aux différents mécanismes de leur mise en oeuvre.
Contrairement aux autres cadres de concertation qui ont vu le jour et disparu à cause notamment d’un manque de vision claire des initiateurs, celui-ci se veut plus pérenne, car il né d’une réelle prise de conscience et d’un engagement des acteurs eux-même, sans être édicté par un quelconque enjeu ou une quelconque opportunité en vue, affirme Joseph Itongwa, directeur exécutif d’ANAPAC.
“L’idée du cadre de concertation est partie d’abord des acteurs qui sont opérationnels sur terrain. Et, ça c’est déjà une garantie. Deuxièmement, au sein de ces acteurs, il y’a de ceux qui ont accepté de prendre le leadership à partir de leurs propres moyens pour engager la dynamique“, a-t-il précisé.
La mission assignée à ce cadre de concertation est de mettre en place de programmes et stratégies pour faire le suivi de la mise en oeuvre des politiques nationales et internationales en rapport avec la CDB (Convention sur la Diversité Biologique) et ses protocoles. Pour atteindre cette mission, il sera créé au sein de cette structure, des groupes de travail thématique, devant alimenter des réflexions pertinentes et des propositions sur les différents sujets relatifs à la biodiversité. Toutes les recommandations devront ensuite être soumises au gouvernement congolais, par l’entreprise du point focal de la Convention sur la diversité biologique.
“Dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, il est recommandé de faire participer toutes les parties prenantes, par rapport à toutes les questions qui sont sensées être prises sur la biodiversité. Et donc, ce cadre de concertation de la société civile nous permettra d’avoir tout le temps, les contributions des acteurs de la société civile et peuples autochtones en ce qui concerne leur façon de voir la gestion de la biodiversité“, a indiqué Mike Ipanga, point focal de la CDB, pour la RDC.
Les questions de la gestion de la biodiversité restent centrales et transversales dans la mesure où elles sont abordées dans toutes les reformes en cours en République démocratique du Congo. Elle nécessitent en effet, une meilleure coordination. Pour le Rainforest Fundation Norway (RFN), qui a soutenu financièrement et techniquement la mise en place de ce cadre de concertation, les informations sur la diversité biologique devront également être diffusée vers l’ensemble de reformes initiées actuellement en RDC, et celles à venir.
“C’est absolument essentiel de soutenir la mise en place d’un cadre au tour de discussions sur la Convention sur la diversité biologique post 2020. C’est un enjeu majeur pour la protection de la biodiversité à travers le monde et particulièrement en République démocratique du Congo. Mais aussi et surtout, pour promouvoir la reconnaissance de la participation active passée, présente et future des peuples autochtones et des communautés forestières dans la protection de cette biodiversité“, déclaré Kévin Sasia, directeur pays de RFN.
Notons par ailleurs que la feuille de route de ce cadre de concertation assortie des actions à cours, moyen et long termes a également été validée lors de ces travaux. Les acteurs se sont convenus que le secrétariat technique de ce cadre de concertation soit assuré par l’ANAPAC.
Alfred NTUMBA