Les parties prenantes réunies autour de la Stratégie Nationale d’Engagement (SNE) ont recommandé l’intensification de l’inclusivité des processus décisionnels dans toutes les reformes entreprises dans les différents secteurs en République démocratique du Congo. Elles l’ont fait savoir au cours d’un webinaire organisé ce mercredi 12 août.
Pour Angelique Mbelu, facilitatrice de la SNE, la discussion et les échanges restent la premières étape lorsqu’on veut construire un processus participatif.
« La reforme foncière nous a montré qu’on pouvait faire du participatif tout en restant étatique, en gardant le programme du gouvernement en ligne de mire. J’inviterais donc les autres reformes à pouvoir faire de même, afin de créer la cohérence dans notre cadre de gouvernance nationale », a-t-elle indiqué.
Plus de soixante-dix participants connectés à travers l’Afrique et la RDC ont partagé leurs expériences surtout sur la reforme foncière en cours. Ce webinaire était une occasion pour la CONAREF (Commission Nationale de la Réforme Foncière) de dérouler les avancées enregistrées jusque-là dans cette reforme initiée par le gouvernement congolais depuis 2013. Surtout des avancées relatives au processus d’adoption du document de politique foncière nationale du pays.
« Ce webinaire nous a donné une opportunité d’atteindre plusieurs parties prenantes de partout en même temps, dans un dialogue très intéressant. Nous avons reçus plusieurs questions et nous allons capitaliser les préoccupations des uns et des autres dans les prochaines consultations », a indiqué Simplice Mutombo, expert à la CONAREF.
A en croire Monsieur Mutombo, si ce processus initié depuis 2013 cours encore aujourd’hui, c’est parce que toutes les communautés concernées par la reforme doivent être entendues, et leurs voix prises en considération afin de créer une véritable cohésion nationale sur les points qui divisaient.
« Notre processus est particulier. J’ai pu voir les processus dans d’autres pays d’Afrique, le nôtre, je crois qu’il est le mieux conçu. Même parmi les processus en cours actuellement dans notre pays, celui de la réforme foncière est le mieux conçu, mais il est peut-être le moins bien nanti », a-t-il martelé.
Au cours de ce webinaire, les participants ont relevé des points pertinents notamment, la conciliation entre légitimité et légalité. En effet, comment la reforme s’emploi pour concilier les pratiques et coutumes locales avec la politique et la loi foncière éventuelle.
L’ONU Habitat qui appuie le gouvernement congolais dans la mise en place de cette reforme se félicite du bon déroulement de celle-ci, et de la bonne prise en compte de différents problèmes qui surviennent, conformément aux recommandations de l’Union africaine qui donnent des orientations sur le foncier.
« Globalement on est satisfait. Pour adapter les lois aux réalités locales, il faut trouver des mécanismes pour concilier les pratiques et coutumes locales et les instances qui les gèrent avec les instances officielles, et aussi avec les lois et les normes. Actuellement, on peut dire que la CONAREF est entrain d’aller dans ce sens là avec les RFC (Registres Fonciers communautaires) qui vont être accompagnés par des chartes foncières et des édits au niveau des provinces », a déclaré Mohamed Coulibaly, pour le compte de l’ONU Habitat.
Il sied de signaler que ce webinaire s’inscrit dans la logique des activités prévues au cours de cette année pour dynamiser davantage la Stratégie Nationale d’Engagement, une initiative de la Coalition Internationale pour l’accès à la Terre. Il a été rendu possible grâce au soutien de la CONAREF, de VNGI, du FIDA et de GLTN.
Alfred NTUMBA