Le 4 février dernier, dans l’Est de la RDC, huit Batwa ont été condamnés à l’issue d’un procès expéditif qui n’a pas respecté les garanties d’un procès équitables. Nous sommes heureux d’apprendre que deux d’entre eux, notamment les dames Nsimire M’Manda et Faida Bahati, ont été provisoirement libérées sous caution le 30 juillet. Cependant, six autres Batwa sont toujours en prison et tous les huit sont confrontés à une longue lutte pour la justice.
Les huit prisonniers ont été condamnés pour des délits liés au Parc National de Kahuzi-Biega après un procès d’une journée au cours duquel ils n’ont pas eu droit à un interprète, encore moins le temps de choisir ou de consulter un avocat ou de citer des témoins. Mis à part le fait qu’ils contestent totalement leur culpabilité, la procédure qui a conduit à leur condamnation a été totalement irrégulière. Les six hommes du groupe ont été condamnés à 15 ans de prison chacun tandis que les deux femmes ont écopé de un an de prison chacune. Les huit prévenus ont immédiatement intenté un appel, qui devait finalement être entendu le 23 juillet.
Le 23 juillet, les avocats du groupe sont arrivés au tribunal, mais on leur a dit que le procureur avait « oublié le dossier » et qu’il allait devoir reporter l’affaire d’une semaine. A l’audience du 30 juillet, la demande de libération sous caution de quatre des huit accusés a finalement été entendu, mais la libération sous caution n’a été accordée qu’aux deux femmes Batwa.
Nous accueillons avec satisfaction le fait que les deux femmes aient été libérées et puissent retourner dans leurs foyers auprès de leurs familles après six mois d’incarcération dans des conditions arrêtés, accusés et jugés dans les 4 jours et condamnés à 15 ans de prison à l’issue d’un procès qui s’est tenue en une seule journée. épouvantable et injuste. Toutefois, nous sommes profondément préoccupés par le fait que les six autres sont toujours en prison dans des conditions difficiles sans savoir quand leur appel sera entendu.
Soulignant l’injustice de leur situation, nous souhaitons rappeler comment un incident au cours duquel un Batwa a été tué par balle par des écogardes alors qu’il jouait au football en juillet 2019 avait reçu un traitement totalement différent de la part des autorités judiciaires. L’écogarde qui serait accusé de meurtre, n’a pas été détenu ni mis en liberté sous caution bien qu’il ait avoué son forfait. Il a même fallu attendre une année avant que le Ministère Public ne se décide à fixer le dossier au Tribunal. Aucune date de procès n’a encore été fixée et le présumé coupable et ses complices sont toujours en liberté. Si l’on compare la situation de l’écogarde accusé de meurtre à celle des 8 accusés Batwa on aura vite fait de crier à la parodie de justice. En effet, accusés d’avoir tous endommagé le parc et l’un d’entre eux pour détention illégale d’arme à feu dans sa maison, ils ont été arrêtés, accusés et jugés dans les 4 jours et condamnés à 15 ans de prison à l’issue d’un procès qui s’est tenue en une seule journée.
Avec FPP