Démarré depuis le 12 juillet, la mission conjointe conduite par le Secrétaire Générale à l’Environnement et Développement durable, a connu une forte présence des acteurs de la société civile, notamment ceux de L’Observatoire de Gouvernance Forestière (OGF), une organisation spécialisée dans le monitoring forestier. Cette descente sur terrain a consisté à évaluer les différentes mesures prises par le Ministre de tutelle, Claude Nyamugabo dans la note circulaire N° 03/CAB/MIN/EDD/CBN/1/2020 relative à l’interdiction formelle d’acheter, vendre et scier le bois grumes sur les ilots et le long du fleuve Congo.
Ces mesures sont consécutives à la descente à la dénonciation faite par la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois (CNCEIB). Dans son rapport, la CNCEIB avait relevé la montée en puissance des illégalités forestières dans les différents ports de Kinshasa, pendant cette période de la COVID-19. Saisi, Claude Nyamugabo avait dépêché ses services pour vérifier les allégations de la société civile, avant d’effectuer lui-même une descente à Kinkole où il a été étonné de voir la criminalité forestière battre son plein au coeur même de la capitale congolaise.
Pour l’OGF, la mission conjointe qui a pris fin ce mercredi 22 juillet dans les ports de Kinkole a été une occasion de non seulement évaluer la mise en œuvre des mesures prises par le ministre dans la note circulaire sus évoquée mais également de ” relever les illégalités forestières commises par les exploitants forestiers artisanaux qui excellent dans la commission des actes en marge de la loi. Ces infractions sont récurrentes. Elles concernent spécifiquement le non-respect de règles d’exploitation de bois d’œuvre contenues dans l’arrêté 84 du 29 octobre 2016“, a indiqué le coordonnateur de l’OGF, Essylot Lubala.
La quantité de bois illégaux trouvés sur ces lieux au cours de cette mission confirme les informations selon lesquelles l’exploitation illégale artisanale du bois d’œuvre est en forte croissance en RDC, affirment les acteurs de la société civile.
“L’OGF exhorte tous les exploitants forestiers artisanaux ainsi que les agents et fonctionnaires de l’Etat commis au contrôle dans ces ports au respect scrupuleux des mesures prises par le ministre de l’Environnement et Développement Durable et des règles d’exploitation forestière édictées par la règlementation en vigueur“, a déclaré Monsieur Lubala.
Selon l’Observatoire de la gouvernance forestière, le mal étant profond, toutes les parties prenantes qui interviennent dans l’exploitation artisanale du bois d’œuvre doivent être impliquées dans la lutte contre les nombreux maux qui rongent ce secteur .
Notons par ailleurs qu’au cours de cette mission, le personnel de l’OGF a profité de l’occasion pour rappeler aux inspecteurs le contenu de certaines dispositions pertinentes de la loi et sensibiliser les exploitants forestiers artisanaux au respect de celle-ci.
Cette action s’inscrit dans le cadre du projet CV4C, exécuté par l’OGF et financé par l’Union européenne.
La Rédaction