La ville de Kinshasa est supposée être l’une de plus sales du monde à cause des déchets qui coexistent avec ses habitants. Cette situation est consécutive à la mauvaise gestion des immondices dans ce métropole de plus de 15 millions d’âmes. Depuis, plusieurs initiatives allant dans le sens d’apporter des solutions durables ont été lancées. Souvent, elles n’aboutissent à rien par manque de civisme, et surtout par manque d’appui du gouvernement au niveau national et provincial.
Pour faire face à cette situation délicate, l’entreprise Clean Plast vient apporter ses innovations qui consistent à donner une seconde vie aux déchets plastiques. Ces déchets constituent environ 30% des déchets produits journalièrement à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Selon les responsables de cette entreprise, l’objectif poursuivi est d’apporter une solution durable à la gestion de ces déchets plastiques afin de permettre à la population de vivre dans un milieu salubre.
« Clean Plast c’est la première entreprise de collecte et de recyclage en RDC. On est ouvert sur trois aspects., la collecte, le traitement et la production. Désormais, le plastique ne doit plus être considéré comme un ennemi, mais plutôt comme un ami », a indiqué l’administrateur gérant de cette entreprise, Alexander Bamanisa.
Située à Kingabwa à hauteur de Baramoto, cette entreprise a une capacité de recyclage estimée à plus de 4 000 tonnes par jour. Clean Plast dispose d’un réseau de plus de mille clients qui lui fournissent chaque jour de la matière première. Il s’agit des plastiques de toutes sortes qui jonchent les routes et caniveaux, mais aussi ceux qui flottent sur les cours d’eau de Kinshasa.
« Nous avons 12 camions avec nos agents qui sont presque dans toutes les communes. Nous avons des points d’achat à Mapezo, Kinsuka, Kingabwa, et ailleurs. Dans 5 ou 6 mois, nous en aurons dans toutes les communes », a informé le directeur de production et de collecte, Monsieur Jay.
Désormais, les kinois ont un business qui peut rapporter jusqu’à 250 francs congolais le kilo des déchets plastiques. « Quand les gens vont comprendre que l’on peut ramasser les déchets plastiques et les ramener à un site où on peut avoir de l’argent, vous verrez qu’il en sera de même comme c’est le cas des mitrailles aujourd’hui », a renchéri Jean Mpinda Kapuku, administrateur gérant.
Cette opportunité d’affaire l’est également pour les entreprises locales qui sont dans la transformation. Clean Plast met à la disposition de ces entreprises, une matière première de qualité à un coût très réduit. De quoi promouvoir l’entrepreneuriat local dans le domaine du recyclage.
« On a plus besoin d’importer la matière première qui coûte chère et qui prend du temps, trois ou quatre mois de transit. Les producteurs ont desomais la chance d’acheter aujourd’hui chez nous et demain lancer leur production sur le marché », a précisé Mohamed Chatoo, directeur du groupe dont Clean Plast est membre.
Une fois traitée, les matières premières sont présennté sous forme de flex ou de granulé. Une matière semi vierge prête pour la fabrication des chaises, tables et autres objets en plastique. « Nous proposons aux fabricants de la matière première locale de Kinshasa. Elle est aux normes internationales et peut être utilisée dans la fabrication de tout», a précisé Monsieur Bamanisa.
Pour les responsables de cette entreprise, le plastique présente une menace si et seulement si sa collecte n’est pas bien organisée. Ainsi, pour lutter efficacement contre les déchets plastiques dans la ville, Clean Plast a noué un partenariat avec le gouvernement provincial de Kinshasa pour revaloriser ce type de déchet, considéré jusque là comme un ennemi de l’environnement kinois.
Notons par ailleurs que la première phase de ce projet a consisté à étudier les milieux, produire des granulés et flex et les mettre à la disposions des industriels du plastique. Dans la deuxième phase, l’entreprise entend fabriquer elle-même les produits en plastiques les plus prisés par les ménages kinois.
« Le marché kinois du plastiques est grand et la demande aussi. Nous n’attendons que la fin du coronavirus, et nous allons attaquer notre phase 2 », a conclu le directeur de production, Monsieur Jay.
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Alfred NTUMBA