Après les communes de Mont Ngafula et N’sele, l’Organisation Congolaise des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN), a poursuivi sa campagne de sensibilisation de la population sur le droit de possession des terres et de leurs jouissances en faveur des femmes et des enfants. La population de la commune de N’djili a été à leur tour sensibilisée ce vendredi 17 juillet à ce sujet.
» Nous sommes partis sur le fait que ce sont les femmes et les enfants qui sont plus victimes des injustices à l’égard de certains membres des familles en cas de décès d’un époux ou en cas de divorce entre deux parents. Pour nous c’est une discrimination. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés à sensibiliser sur le droit foncier auprès de ces communautés pour pouvoir réduire effectivement ces injustices », a rapporté Alain Chombo, chargé des projets de développement communautaire d’OCEAN.
Les différents modes de succession, les types des biens immobiliers, les héritiers dans la succession, de l’indignité et de l’option, le liquidateur et son rôle, du partage ainsi que la juridiction compétente en matière successorale, tels ont été les quelques notions qui ont servi de cadre de réflexion et débat dans les différents carrefours des participants sensibilisés.
» Les sites choisis pour cette campagne n’ont pas été choisis en vain. Après les constats et recherches ces accaparements des terres sont fréquents dans les quotidiens des communautés de Mont Ngafula, Nsele, Nd’jili et Maluku. Raison pour laquelle nous avons commencé par ces communes. Nous voulons outiller et sensibiliser ces femmes veuves ou victimes de dépossession des biens laissés par leurs maris pour qu’elles sachent ce qui leur revient de droit « , a renchéri Monsieur Chombo.
L’autre temps fort de ces échanges était les exposés de certains cas typiques de dépossession et de succession des biens immobiliers dans des foyers kinois et les divorces. Le parallélisme entre le droit coutumier juridique sur la succession en nature ou en espèce.
Pour Evodie Bilopata, cette formation lui a permis d’affûter ses connaissances sur les notions auxquelles elle ignorait l’existence.
« Grâce à cette formation, j’ai pu lever les ambiguïtés qui entouraient ma compréhension quant à la nécessité de faire un mariage devant un officier civil. Maintenant que je suis sensibilisée. Je me sens capable d’apporter des réponses aux difficultés que j’ai eues à relever dans le passé. En sortant d’ici, je vais véhiculer le message auprès des mes amis que la loi foncière est là et elle existe. Je vais les inviter à connaître leur droit dans le couple surtout au sujet de la notion de décès d’ordre conjoint et des catégories », a-t-elle précisé.
La mise en place de ce cadre de réflexion n’a pas laissé indifférent ces hommes et femmes qui ont apprécié cette initiative. Certains bénéficiaires comptent aller plus loin jusqu’ à faire du bouche à l’oreille auprès de leurs proches n’ayant pas participé à cette séance.
Satisfaits de l’attention et de l’accueil de ces habitants, les organisateurs compte repartir avec la même énergie à Maluku, le terminus de cette tournée de formation et de sensibilisation dès la semaine prochaine.
Albert MUANDA