Les organisations de la société civile ont procédé à la sensibilisation des exploitants artisanaux du bois, les scieurs, et les tenanciers des ports de Kinkole dans la partie Est de Kinshasa sur les illégalités liées à l’exploitation forestière. Cette descente mixte qui a démarré ce mardi 14 juillet, s’inscrit dans la la droite ligne de la note circulaire du ministre de l’Environnement et Développement Durable, Claude Nyamugabo rappelant le strict respect de l’interdiction d’exploitation, vente et sciage le long et dans les ilots du fleuve Congo.
« Notre présence à Kinkole est une suite logique de la dénonciation faite par la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois. Laquelle dénonciation a fait l’objet de l’existence des grumes d’origine illégale dans les ports et dans les ilots au niveau de Kinkole. Nous sommes venus accompagner les mesures gouvernementales tout en espérant avoir les résultats qui iront dans le sens de décourager la présence des grumes d’origine illégale dans ces ports », a déclaré Jean-Marie Bolika, responsable de la gouvernance forestière chez WWF-RDC.
Cette descente de neuf jours est menée par le FFN (Fonds Forestier National), les experts cadres de l’Administration forestière, la Direction de la gestion forestière, la Cellule de contrôle et vérification, la CNCEIB et l’OGF (Observatoire pour la Gestion Forestière). Elle intervient après celle du ministre et de ses services spécialisés qui avaient permis de découvrir plusieurs radeaux de grumes de bois d’origine illégale dans ces ports.
» C’est la troisième fois que nous venons ici. Nous sommes venus nous rendre compte; et nous avons vu qu’il y’a des récalcitrants. L’intention du ministre était effectivement de renforcer les équipes qui sont sur terrain pour mettre en application ses mesures« , a précisé Alain, Kalangiro, chargé de mission du FFN.
Lors de cette première journée d’activités, les exploitants ont été invités à faire preuve du respect des instructions de l’autorité et s’y conformer. Il se suivra en suite l’étape du contrôle par les inspecteurs judiciaires et autres agents qualifiés pour faire appliquer de force la loi.
« On est venu accompagner le Ministère de l’Environnement dans le suivi de l’application de la note circulaire du Ministre interdisant la vente et le sciage des bois le long du fleuve et dans ilots, suite au communiqué de presse la CNCEIB qui avait décrié cette illégalité sur tout en cette période de crise sanitaire avec la Covid19. Avant tout, une réunion d’information et de sensibilisation de ces artisanaux est nécessaire avant la descente sur terrain pour le contrôle. Il s’agira aussi pour l’administration de saisir toutes les grumes d’origine illégale, les vendre aux enchères au profit du trésor public .», a rapporté le secrétaire exécutif de la CNCEIB, Philippe Nzita.
Plusieurs actions sont prévues pour arriver à cette fin et pousser les exploitants artisanaux à se conformer à la loi. Il est en outre envisagé une possible délocalisation de ces ports considérés comme la plaque tournante du bois illégal à Kinshasa.
« Nous pensons que si rien n’est fait aujourd’hui, les forêts de notre pays risquent de disparaitre, donc maintenant il faut appuyer le ministre dans sa décision pour que son action puisse aboutir à des résultats escomptés », a conclu Essylot Lubala, coordonnateur de l’OGF.
Nelphie Mie