Depuis l’annonce de la nouvelle du déconfinement de la commune de la Gombe par le porte-parole de Gouvernement, David Jolino Diwampovesa Makelele, à l’issue d’une réunion tenue autour du premier ministre, Sylvestre Ilunkamba, les kinois se frottent les mains confondant l’état d’urgence et le déconfinement, à quelques heures de la reprise des activités au centre de ville de Kinshasa. Or, il n’en est pas question. Déconfinement de la Gombe oui mais, l’état d’urgence sanitaire demeure.
En fait, c’est depuis le 24 mars dernier que le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait décrété l’état d’urgence sanitaire, question de lutter contre la pandémie de la COVID-19. Et depuis, c’est la quatrième prorogation de l’état d’urgence, la dernière en date ayant été sollicitée le vendredi 5 juin dernier, soit quinze prochains jours à dater du 8 juin.
Cette ième prorogation a semé une grande confusion dans le chef de la population qui ne sait pas faire la nette différence entre l’état d’urgence et le déconfinement de la commune de la Gombe. A chaque fois que le Chef de l’Etat sollicitait du parlement une rallonge de deux semaines plus un jour d’état d’urgence, la population se plaignait oubliant que l’état d’urgence n’avait rien à avoir avec le confinement de la ville.
Maintenant que les autorités compétentes se sont décidées de déconfiner la commune de la Gombe, confinée depuis le 6 avril dernier, autrefois épicentre de la pandémie à Coronavirus à Kinshasa, on risque d’assister à un désordre qui ne dira pas son nom.
La Gombe est déconfinée pour permettre au commerce et autres services étatiques de travailler pour ne pas asphyxier l’économie du pays deja en perte de vitesse avec la dépreciation de la monnaie locale face aux devises étrangères, dont le dollar.
CONFUSION
A la cité les gens se frottent déjà les mains et dire que l’on a deconfiné la Gombe et on peut tout faire. A leur entendement, même l’état d’urgence sanitaire décrétée par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a plus sa raison d’être. Cela s’explique par le fait que bon nombre de gens ne respectent plus les mesures barrières tel que édictées par les autorités sanitaires : le lavage régulier des mains, le port obligatoire des masques, la distanciation physique etc.
Au lieu que toutes ces mesures barrières soient respectées, on observe en lieu et place un relâchement depuis un temps. Ce qui n’est pas une bonne chose au moment où la Covid-19 bas son record avec un taux qui avoisine les 7000 cas des personnes atteintes. Hier encore on comptait 6,213 personnes infectées, 5.201 personnes en soins, 870 personnes guéries et 142 personnes mortes.
Il suffit de faire un petit tour dans certaines morgues de Kinshasa, le constat est facheux. On dénombre plus de 100 personnes qui se côtoient sans peur aucune. Elles se parlent sans masque, la distanciation physique ne pas respectée. A la question de savoir pourquoi ça, la réponse est si facile, « on organise plus le deuil à la maison, on profite de la sortie du corps pour faire un dernier adieu à notre être cher », répondent certains kinois.
Or, cela va à l’encontre des mesures prisent par les autorités de ne pas voir plus de vingt personnes regroupées. Comme cela ne suffisait pas on organise le deuil comme si rien n’ y était.
Comme n’y a pas deux sans trois, certaines personnes se regroupent le soir devant un bar dont les portes semblent être fermées et prennent librement leur bière en mode « vélo sans guidon », c’est-à-dire la bouteille ne pas sur la table mais plutôt par terre. Le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur. De leur coté aussi certaines églises ouvrent timidement leurs portes pour sois disant bénir les ouailles, parfois le nombre dépasse vingt personnes. Les églises devraient respecter à la lettre les mesures sanitaires prises par les autorités du pays.
NZIL