Que gagne exactement un cultivateur de plateau de Bateke, situé à une centaine de kilomètres de la ville province de Kinshasa, après plusieurs mois de dur labeur. La réponse il paraitrait c’est rien. La question mérite d’être posée d’autant plus que ces derniers dénoncent certaines difficultés et tracasseries. Ils se disent être abandonnés par les autorités compétentes en ce qui concerne leur encadrement, le manque d’outils aratoires, la règlementation de prix sur le marché, le manque de financement, le moyen d’évacuation des produits vers le centre de consommation, le problème d’eau et les tracasseries policières. Au regard de toutes ces difficultés, certains d’entre eux veulent commercialiser les produits agricoles comme les autres et non en produire. Ils ne veulent plus enrichir les gens.
Avec quatre-vingt millions d’hectares de terres arables, dont 10% seulement sont cultivées, les terres r-dCongolaises sont vierges et parmi les plus fertiles du monde. Cela se vérifie en tous cas à l’oeil nu quand l’avion se pose à Kinshasa, avec des terres limoneuses et vierges le long des méandres du fleuve Congo et quand l’on prend son véhicule pour se rendre dans le grand Bandundu et au Kongo-Central.
Et pourtant, le pays est aujourd’hui un importateur net de denrées alimentaires. De millier de r-dCongolais ne mangent pas à leur faim, selon des sources humanitaires. Pourqoui, parce que le pays importe tout au lieu de produire localement afin de nourrir sa population.
La preuve ce que le Gouvernement était incapable de faire accompagner les mesures sanitaires prises pour protéger sa population, faire accompagner lesdites mesures en nourrissant sa population comme cela s’est fait sous d’autres cieux. Il devrait nourrir. Si on ouvre bien les yeux le pays manque une politique agricole.
Dans un entretien nous accordé par Pierrot Kaweke (cultivateur de son état au plateau de Bateke), « il ne plus intéressant de cultiver à ce jour, c’est mieux que tous nous commercialisions les produits agricoles comme font les autres au lieu d’être victime expiatoire et continuer à travailler à perte pour enrichir une certaine classe. De la préparation du sol, récolte, acheminement des produits vers les marchés de Kinshasa. C’est tout un sacrifice et un parcours de combattant », a fait savoir Pierrot Kaweke.
Avant de renchérir que au plateau de Bateke nous produisons le manioc, le maïs, les feuilles de manioc, le piment et le charbon etc. « Nous ne vivons que de l’agriculture et de l’élevage. Il n’y a pas de raisons de négliger l’agriculture, que le gouvernement nous aide. Il nous manque des intrants agricoles, des graines, le moyen de transport pour l’évacuation des produits vers le centre ville », implore-t-il.
REGLEMENTATION DE PRIX
Le vrai problème selon notre source une fois au marché de la liberté à Kinshasa pour écouler leurs produits, ils butent à un problème de prix. Il y a un problème de la règlementation de prix. S’il y a des véhicules qui débarquent au parking du marché de la Liberté (lieu propice de négoce pour eux), il y a un groupe des mamans qui s’arrangent de rabattre le prix des differents produits sur le marché.
A supposons qu’un sac de manioc coûte 30.000 Fc, ces gens s’arrangent avec les acheteurs dans l’ensemble pour rabattre les prix. Et tous comme un seul homme auront un seul leitmotiv : « manioko to masango ekiti talo, to somba yango na 25.000 Fc », le message passe de la bouche à l’oreille. Pour ne pas perdre le temps et risquer gros, ces agriculteurs seront contraints de céder à la pression surtout qu’ils doivent libérer les véhicules qui les a convoyé.
La vérité ce que ces mamans qui achètent à un prix ville vont revendre le même produit trois fois plus cher en temps de pénurie. C’est cette malhonnêteté que l’association des cultivateurs du plateau de Bateke dénoncent et demandent qu’il y ait une règlementation de prix en la matière.
RELANCE
Troisième ville d’Afrique avec près de 14 millions de bouches à nourrir, Kinshasa est un gigantesque marché agricole, surtout que la capitale abrite aussi dans ses limites mêmes des activités maraichères et agricoles sur les bords du fleuve: culture de riz, de légumes, etc.
S’exprimant au cours d’une émission sur les antennes d’une radio périphérique, Joseph-Antoine Kasonga, ministre e l’Agriculture a émis le vœu de relancer les activités dans ce domaine. « Le plan national de relance [agricole est chiffré à] 4,4 milliards de dollars américains. C’est un programme volontariste qui n’est dans aucun budget. Ce n’est pas un programme des bailleurs de fonds. C’est un crédit fournisseur que l’Etat congolais a pris auprès des banques et qui nous permet de faire l’agriculture de façon moderne », annonçait-il.
A entendre parler Kasonga, l’objectif de son programme n’est pas seulement produire mais améliorer les conditions de vie des agriculteurs. « D’ores et déjà, avec la Covid-19, nous avons prévu 33.000 hectares avec les sociétés qui dépendent de mon ministère, dont le Domaine agro-industriel présidentiel de la N’sele (Daipn) et le Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. On s’est réuni avec toute cette équipe et on a élaboré ce qu’il faut faire ».
Pour atteindre les objectifs assignés, il a besoin de 46 millions de dollars pour couvrir ce programme de 33.000 hectares. Avant d’indiquer que avec toutes les techniques que nous avons prévues, nous pouvons arriver à 132 millions de kilos. 1 kilo, à l’heure actuelle équivaut à 1 dollar, c’est qui fait 132 millions USD pour les 46 millions USD nous aurons dépensés pendant 3 ou 4 ans.
Avec ce programme le paysan passera de 800 Kg de maïs produits sur 1 hectare à 4.000 Kg en moyenne avec un gain estimé à près de 800 USD à 4.000 dollars pour 500 USD dépensés pour la production », a indiqué le ministre Joseph-Antoine Kasonga.
NZIL