A l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement, le WWF-RDC (Fonds mondial de la Nature-RDC) rappelle la nécessité pour l’humanité de rééquilibrer sa relation avec la nature, notamment à la lumière de la crise du Covid 19 qui met en lumière le lien entre les maladies émergentes et la dégradation croissante des écosystèmes naturels. L’original de cet article en anglais peut être lu sur https://updates.panda.org/interconnected
Il a été largement rapporté que le COVID-19 est probablement apparu fin 2019, lorsqu’un individu de Wuhan, en Chine, a été infecté par un virus provenant d’un animal. Les scientifiques soupçonnent qu’il a pu provenir d’une chauve-souris par le biais d’un animal intermédiaire, tel qu’un pangolin.
Ayant fait le saut jusqu’à l’homme, le virus cause un terrible bilan en termes de vies humaines et de souffrances, tout en provoquant une crise économique sans précédent. Et, tragiquement, ce sont les personnes et les pays disposant des ressources les plus faibles qui risquent de subir les impacts les plus catastrophiques.
La transmission des maladies zoonotiques des animaux aux humains est depuis longtemps reconnue comme une menace sérieuse par les experts de la santé mondiale. Des études montrent que 75 % de toutes les maladies émergentes proviennent des animaux sauvages, les dernières années ayant vu l’émergence du SRAS (tirant son origine des civettes) et du MERS (provenant des dromadaires). Pour pouvoir endiguer les futures pandémies, nous devons réduire considérablement les possibilités que les virus passent des animaux aux humains.
Tout d’abord, la perte et la dégradation des habitats naturels doivent être reconnues comme un facteur clé de l’émergence de maladies infectieuses provenant des animaux sauvages. Lorsqu’une terre est déboisée et convertie à l’agriculture, ou utilisée pour le développement d’infrastructures, cela réduit l’habitat naturel dont disposent les espèces et peut les mettre en contact plus régulier les unes avec les autres ainsi qu’avec les humains. Les microbes ont ainsi une plus grande capacité à se déplacer d’une espèce à l’autre et à faire le saut vers l’homme.
Bien que cette relation soit complexe et dépende du contexte, la tendance générale est que la perte d’habitat augmente la probabilité que des espèces porteuses de virus potentiels se retrouvent à proximité des humains.
En plus d’être un facteur clé dans la conversion des terres, la façon dont nous produisons notre nourriture peut également être à l’origine de pandémies – l’élevage d’animaux domestiques en forte densité semble rendre la propagation et l’évolution des maladies plus probables. En réponse à la demande mondiale croissante, l’élevage du bétail est souvent intensif, mettant les gens en contact direct avec des milliers d’individus des mêmes espèces. L’absence de diversité génétique dans ces exploitations augmente les chances de propagation rapide des virus, tandis que le simple nombre d’animaux augmente la probabilité de mélange des virus.
Le commerce d’animaux sauvages est une autre activité qui met les animaux sauvages en contact étroit avec l’homme et donne aux microbes la possibilité de se mélanger entre les espèces. En effet, les marchés illégaux et non réglementés d’animaux sauvages – où l’on trouve souvent un grand nombre d’animaux, morts et vivants, vendus en étroite proximité dans des conditions d’hygiène insuffisantes – constituent une menace évidente pour la santé et le bien-être humains, et créent le cadre idéal pour l’apparition de maladies. Les marchés illégaux et non réglementés doivent être fermés, dans l’intérêt de l’humanité et de la faune sauvage.
Outre le changement d’affectation des terres, l’alimentation et le commerce des espèces sauvages, le changement climatique est une quatrième force qui, à long terme, sera probablement un facteur de plus en plus important dans l’apparition de foyers de zoonoses. Avec le réchauffement de notre planète, la répartition et l’abondance de nombreuses espèces, y compris les organismes qui transmettent des maladies entre animaux, devraient se modifier, créant ainsi de nouvelles possibilités de propagation des virus.
Une planète saine, des gens sains
La nature est notre système de survie. Des systèmes naturels sains fournissent de nombreux éléments essentiels comme l’eau, l’air pur, des sols fertiles et un climat stable. Ils nous fournissent également de la nourriture, des médicaments et des matériaux et sont directement à la base de nos économies. Malheureusement, les activités humaines soumettent ces systèmes naturels à un stress de plus en plus important, ce qui expose notre société et nos économies à des risques croissants liés à la nature.
Prendre des mesures pour créer un monde à la fois positif pour la nature et neutre en carbone peut sembler être une grande demande, mais elle est essentielle pour garantir la santé et la prospérité humaines à long terme et pour aider à prévenir de futures pandémies mondiales.
Pour l’avenir, il est essentiel de rééquilibrer notre relation avec la nature afin d’assurer un avenir durable aux populations et à la planète. Les dirigeants du monde entier doivent reconnaître les liens étroits qui existent entre l’homme, la nature et le climat, et prendre des mesures pour réduire les risques liés à la nature. Les gouvernements, les entreprises et les organisations doivent poursuivre leurs préparatifs en vue d’une série d’accords environnementaux majeurs qui seront conclus au début de 2021. Ces décisions offrent une occasion unique de garantir un « New Deal » c’est-à-dire une nouvelle donne pour la nature et les gens qui inversera la tendance à la perte de biodiversité et assurera le rétablissement de la nature en l’espace d’une décennie.
Il est urgent de prendre des actions transformatrices pour protéger et restaurer la nature et la biodiversité de notre planète. Nous avons beaucoup plus à gagner en travaillant avec la nature que contre elle.
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