Plusieurs radeaux de grumes de bois d’origine illégale ont été découverts au port de Kinkole dans la partie est de la ville de Kinshasa, en République démocratique Congo. Dans un communiqué publiée ce mercredi 13 mai, la CNCEIB (Coalition Nationale Contre l’Exploitation Illégale du Bois), décrie l’illégalité, l’impunité, la corruption et la passivité des autorité qui se sont aggravées surtout en cette période de crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie du COVID 19.
» Du 23 au 24 avril 2020, la CNCEIB a effectué une mission d’évaluation dans le cadre des activités de renforcement des capacités des magistrats et autres services de l’Administration pour lutter contre la criminalité forestière à partir de Kinkole, Commune de la Nsele à Kinshasa, en vue de s’assurer que l’illégalité déjà décriée dans le passé a diminué. Fort Malheureusement, l’illégalité, l’impunité et la corruption s’aggravent surtout en cette période de crise sanitaire mondiale avec la pandémie du COVID 19, tel qu’avaient rapporté les témoins interrogés à ce sujet « , inique le communiqué de cette organisation de la société civile, publique.
Selon ce communiqué, il a été relevé l’afflux massif des bois d’origine illégal dans les ports en provenance des provinces forestières de la Tshopo, Tshuapa, Mongala, de l’Equateur et de Maï Ndombe. Le gros des cargaisons est acheminé en radeaux flottants en complicité entre les exploitants illégaux et certains services de l’Etat commis aux ports.
» Face à cette situation, la CNCEIB s’inquiète et fustige le manque de collaboration entre différents services commis dans ces ports et la passivité des autorités compétentes à agir conformément à la rigueur de la loi en prenant des mesures répressives et draconiennes contre ces criminels environnementaux visibles à Kinkole et qui commercialisent leur bois de source illégale en toute impunité au détriment du trésor public, de l’environnement et des droits des populations locales et autochtones « , précise ce communiqué.
Ces ports dont la plus part appartiennent aux autorités politico-militaires sont devenus la plaque tournante du bois illégal, au coeur de la capitale congolaise. Ils sont caractérisés par le refus de coopérer avec les services étatiques, notamment les inspecteurs forestiers du Ministère de l’Environnement et Développement Durable commis pour traquer les contrevenants à la loi forestière. Cette triste réalité sévit particulièrement dans les ports Moleka et Edo.
La mafia bien organisée dans ces différents ports se fait sous le silence des autorités judiciaires qui en tirent profit au détriment du trésor public. La CNCEIB affirme cependant avoir remarqué la prédominance des amendes transactionnelles au mépris des condamnations surtout lorsqu’il s’agit des récidivistes.
» Il y’a l’éxistence des arrangements particuliers et une corruption généralisée, entretenue par certaines Autorités de l’Armée, de la police et de l’Administration qui fragilisent certains services de l’administration forestière commis dans ces ports« , affirme ce communiqué.
La CNCEIB relève par ailleurs la nécessité d’une coordination des services de l’Administration et du parquet de Kinkole de manière à réprimer ces exploitants illégaux. Elle exige en outre la vente aux enchères des grumes abandonnées dans les ports de Kinkole au profit du trésor public et des populations riveraines des sites de provenance de ces bois.
Elle recommande la transmission au parquet de tous les cas de saisie de grumes en vue de décourager les criminels forestiers à travers des procès exemplaires. La décentralisation et l’équipement des services du MEDD par des moyens logistiques et financiers conséquents pour faciliter la mobilité et le travail dans les ports.
L’Etat devra mettre en place une synergie des services en vue d’évaluer régulièrement l’évolution de la situation et produire les statistiques de bois saisie de manière périodique et renforcer les activités de contrôle de la Direction de Contrôle et Vérification Interne (DCVI) du MEDD aux ports de Kinkole, particulièrement durant cette période de la pandémie du COVID-19.
Alfred NTUMBA