C’est une avancée significative dans la lutte contre le coronavirus en République démocratique du Congo. Depuis le début de cette semaine, l’oeil averti a pu constater que la presse congolaise a de plus en plus cessé de compter les morts et les nouveaux malades, pour communiquer au tour des aspects positifs de la riposte menée contre cette pendemie ravageuse. Plusieurs manchettes et grands titres mettent à jours régulièrement le nombre des personnes guéries, et celles en bonne évolution. Des informations qui réconfortent le commun de mortel qui voit enfin, l’issue vers le bout du tunnel.
Jusque-là, la presse congolaise n’avait fait que présenter au grand public la face dévastatrice de la pandémie, remettant ainsi au second plan, tous les efforts conjugués pour contrôler et riposter efficacement au COVID-19. L’agoraphobie étant inhérente à la nature humaine, cette situation a suscité la peur et l’anxiété au sein des communautés.
Elle serait même à la base de plusieurs bavures constatées ça et là, notamment l’automédication et le recours non conseillé aux pratiques traditionnelles pour se protéger tant soit peu contre cette maladie, avec toutes les conséquences désastreuses décriées dans la ville de Kinshasa où une femme aurait même perdue ses 3 enfants après leurs avoir purgé un mélange toxique.
Le premier site d’information en ligne à prendre la distance et changer le regard face à cette mauvaise communication sur le coronavirus est « eco-vertes.info ». Dans ces publications, l’éditeur de ce média a opté pour la réduction de l’angoisse que crée les médias sur la population. « Je refuse de faire une communication anxiogène car je crois qu’il faut soutenir le moral des gens. D’autres défis plus importants nous attendent », a indiqué Léon Mukoko, éditeur principal de ce site d’information environnementale basé à Kinshasa.
Ce virage à 180° de eco-vertes.info, aurait été un déclencheur pour les autres médias qui depuis un certain moment suive l’exemple et s’adonne désormais à égrainer les succès de la riposte, entre autre les nombres des personnes guéries, les malades en bonnes évolutions, les bonnes pratiques préventives et tant d’autres, en renvoyant au second plan les cas de décès, les cas de contamination. Des informations qui n’apportaient que l’angoisse et le déspoir.
Ce changement de paradigme fait-il suite à une prise de conscience professionnelle des journalistes et autres professionnels de la communication de crise? Difficile d’identifier la motivation à ce stade. Néanmoins, cette manière de faire est beaucoup appréciée par plus d’un observateur qui encourage la presse congolaise à faire plus et faire mieux, car elle a un pouvoir d’influence pour aider la population à vaincre la peur et ainsi vaincre cet ennemi commun.
Alfred NTUMBA