Depuis quelques jours, les engins de l’entreprise Maniema Union 2 (Long Xin SARLU) qui exploite du bois d’oeuvre dans le secteur de Bokatola – province de l’Equateur ont été empêchés d’entrer en forêt par les habitants du village Ilanga, situé dans le même secteur, renseignent des sources concordantes. Une situation qui fait suite à un conflit qui oppose deux village, Ilanga et Boonde tous concernés par l’exploitation forestière dans le territoire d’Ingende.
Joint au téléphone, le chef du Territoire d’Ingende, Toziro Iyoka a confirmé l’information. « Il y’a eu conflit des limites entre le village Boonde et le village Ilanga. Le village Boonde a retiré l’argent du village Ilanga. Ce dernier (Ilanga) avait bloqué la route pour réclamer son argent, mais c’est déjà arrangé », a-t-il précisé.
Selon l’ONG GASHE (Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement), qui accompagne les communautés dans ce territoire, cette situation date de l’année dernière et pouvait bien être évitée. « C’est une affaire qui a commencé depuis longtemps et ça a été mal gérée par l’ancien chef du secteur, qui a usé de son pouvoir pour faire le décaissement auprès de l’entreprise. Les gens du village Ilanga réclamaient de l’argent équivalent à plus 500 mètres cube de bois, et pourtant cet argent avait déjà été payé à l’ayant droit de Bowonde », a précisé Benjamin Linzanza, animateur de GASHE.
Après une forte pression exercée par les communautés du village Ilanga sur l’entreprise chinoise, Maniema Union 2 a finalement resolu de payer les 2.132 dollars américains qui reviennent à cette communauté.
Qui paie mal paie double dit-on !
Prise dans l’étau par les différents services de l’Etat qui parfois la ruine et l’induisent en erreur, l’entreprise Maniema devra payer deux fois le même montant, et pourtant si elle s’était conformé aux prescrits de la loi, elle pouvait bien éviter ce gaspillage, du moins ce deuxième payement. A la source de ce conflit, se trouve un détournement organisé par un ancien chef de secteur de Bokatola, qui sans mandat pouvait se permettre d’amener avec lui quelques membres des communautés pour retirer l’argent que l’entreprise paient en rapport avec les pieds d’arbres coupés.
«Les règles sont définies pour protéger tout le monde. Sa violation ne préjudicie pas seulement les communautés locales, mais ne profite pas aussi a l’entreprise qui est en difficulté pour vendre ses bois dans les marchés internationaux. Maniema Union 2 a tout intérêt à respecter la loi et ne pas se laisser rouler par certains agents véreux de l’Etat, qui travaille pour leur ventre », a plaidé Joseph Bolongo, chef de projet Suivi en temps réel des forêts, au sein de l’ONG GASHE.
Alfred NTUMBA