L’exploitation forestière en République démocratique du Congo fait toujours parler d’elle. Après la recente dénonciation faite par Greenpeace Afrique, et le Groupe de Travail REDD Rénové (GTCRR), au sujet de neuf concessions octroyées par le ministre de l’Environnement et Développement durable à l’entreprise Maniema Union 2, sous ses nouvelles appellations, la partie est donc loin d’être finie. Dans une interview exclusive accordée à Environews RDC, le président de la Société civile de l’Equateur (SOCIPEQ), Fabien Mungunza charge Claude Nyamugabo d’être à la base des illégalités forestières en RDC en général, et dans la province de l’Equateur en particulier.
« Les chinois n’ont aucun respect du cadre légal, et nous ne comprenons pas comment le ministre doit pouvoir se comporter en complice de la destruction des forêts congolaises », s’est-il exclamé. « C’est vraiment paradoxal! Nous attendons la suite qu’il va donner à notre mémo lui adressé ».
A en croire cet acteur de la société civile, toutes les bavures commises par les entreprises forestières en RDC les sont sous la bénédiction du ministre de tutelle qui, selon lui, ne trouve aucun intérêt à protéger les forêts congolaises et promouvoir un développement durable qui doit profiter aux communautés locales et peuples autochtones vivant au tour de ces concessions.
Le président de la SOCIPEQ se dit indigné de constater que malgré ses promesses et sa volonté de gérer autrement le ministère de l’Environnement et Développement durable, Claude Nyamugabo se comporte comme ses prédécesseurs, en sapant tous les efforts engagés jusque là pour promouvoir la gouvernance forestière en RDC.[irp posts=”9707″ name=”Forêt : En RDC, une entreprise chinoise engage l’Etat comme ouvrier dans ses chantiers”]
« Il y’a un laxisme et une complicité. Et, nous pouvons aller jusqu’à accuser les autorités d’être corrompues. Parce qu’elles disent une chose et son contraire à la fois. Nous avons suivi qu’il (le ministre) mène une campagne dans les provinces qui entourent la ville de Kinshasa pour promouvoir l’emploi du gaz en vue de préserver les forêts. Mais, entre temps, il accorde des concessions à des chinois dont l’exploitation est loin de respecter les normes légales édictées par le législateur congolais », s’indigne-t-il.
La société civile de l’Equateur s’interroge également sur le silence qui anime le ministre de l’Environnement et Développement durable face aux actes illicites que commet l’entreprise chinoises et la dégradation des forêts observée dans les concessions exploitées par Maniema Union2, spécifiquement dans les territoires de Ingende et Bolomba. Elle s’insurge par ailleurs contre un système véreux mis en place par certaines autorités provinciales et nationales qui affectent sans raison des services étatiques dans les les installations d’une entreprise privée.
« Nous avons en face de nous une associations, entre guillemets, des malfaiteurs. Ce sont des gens qui se recrutent auprès du gouvernement provincial, auprès des parquets, au niveau des services de sécurités et au niveau des animateurs des ETD (Entités territoriales Décentralisées), qui sont entrain de torpiller les efforts que nous sommes entrain d’abattre pour assainir l’exploitation forestière dans la province de l’Equateur », a-t-il révélé.
La SOCIPEQ envisage saisir la présidence de la République et autres instances pour décrier les actes d’illégalités commis par les entreprises forestières exerçant dans la province de l’Equateur, notamment Maniema Union 2, IFCO et autres, qui excellent dans l’exploiltation forestière sans respect des normes, ni des lois qui régissent ce secteur.
Alfred NTUMBA