L’annonce sur les antennes de la radio TOP CONGO, de l’annulation des mesures portant confinement total de la ville de Kinshasa, par le porte-parole du gouvernement provincial, Charles Mbuta Muntu, laisse indécis plusieurs observateurs. A quel jeu se livre réellement Gentiny Ngombla et son équipe? La question n’a pas encore trouvé de réponse, au regard de l’urgence de limiter la propagation du Covid-19, et des effets néfastes provoqués par la décision de placer la capitale congolaise en confinement total intermittent.
Si pour les uns la décision prise par le gouverneur de la ville de Kinshasa était salutaire pour limiter tant soit peu la propagation de ce virus mortel, les autres pensent par ailleurs que la décision prise par l’autorité urbaine serait un vecteur qui aurait favorisé en un peu de temps une contamination à outrance au regard de la promiscuité, et le non respect de distanciation sociale qui ont caractérisé la journée du vendredi 27 mars, et surpeuplement observé dans les marchés de Kinshasa.
Frappés par la psychose de se retrouver quatre jours durant sans provision, en mode confinement total, les kinois se sont précipités dans les marchés pour faire le plein de leur kit de survie. Mais hélais, dans une précipitation sans précédent, les hommes et femmes se sont bousculés mettant de coté tout risque de contamination.
« Ce qui est sûr, il y’a eu contamination en quantité industrielle aujourd’hui. Cela risque de torpiller tous les efforts de la riposte », s’indigne un kinois.
Pour le porte parole du gouvernement de province de Kinshasa, l’annulation dans la soirée de la décision annoncée depuis plus de 24 heures, est justifiée par la flambée sur le marché des prix des denrées alimentaires de première nécessité.
« Pour des raison de spéculation de prix des biens de première nécessité sur le marché et prévenir des actes susceptibles de créer l’insécurité, les mesures de confinement sont reportées », signale-t-on.
Cette annulation serait une manière d’éviter le pire pour la majorité des kinois qui vivent au « taux du jour ». « Ils vont éviter un problème économique maintenant, pour avoir 10.000 morts sur les mains dans 2 mois », s’exclame une habitante de Kinshasa.
Point de vue partagé par plusieurs autre kinois qui pensent qu’il fallait même procéder par un confinement total de deux jours intermittents que d’écarter d’emblée cette mesure salutaire. « Ils vont le faire quand on aura 200 cas contaminés? C’est en ce moment là que les gens qui vivent du jour le jour auront l’argent et nourriture distribuée par le gouvernement, et rester chez eux? », s’interroge un autre kinois.
En attendant, la situation du controle de la propagation de ce virus reste préoccupante sur l’ensemble du pays. La RDC est le deuxième pays qui enregistre plus de cas de contamination et de mort en Afrique centale.
Alfred NTUMBA