Au regard de la gravité de la situation de la pandémie de coronavirus à Kinshasa, face à l’urgence et à la crainte que la propagation ne s’accélère et devienne plus inquiétante d’autant plus que la plupart des personnes infectées étaient en contact avec leurs parents et bien d’autres personnes qui, parmi eux nous sont venus de l’Europe et des certains de nos frères et sœurs qui souvent se déplacent d‘une province à une autre, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi a décrété ce mardi 24 mars, à Kinshasa, l’Etat d’urgence sur l’ensemble du territoire national.
« Nous devrons comprendre que nous nous trouvons dans une situation de guerre face à un adversaire invisible. Une guerre asymétrique aux conséquences désastreuses que nous pouvons éviter. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre les mesures d’interdiction de tous les voyages de Kinshasa vers les provinces et des provinces vers Kinshasa », a indiqué le chef de l’Etat congolais.
Cette mesure prise par Félix Antoine Tshisekedi vient renforcer le confinement de la capitale, considérée comme le foyer de la pandémie. « Ceci implique également l’interdiction de tous les vols, transports fluviaux des passagers dans les deux sens Kinshasa-provinces à l’exception des camions, des avions et bateaux des embarcations transportant des marchandises ou des frets accompagnés d’une équipe restreinte des équipages et convoyeurs. Ces accompagnateurs des marchandises seront soumis au contrôle stricte au départ comme à l’arrivée avant d’être autorisés à transiter », a-t-il précisé.
Tout en intensifiant la campagne de sensibilisation du gouvernement et la prise de conscience de chaque congolais, ces mesures font d’office l’appel à la cohésion nécessaire lancée depuis le 18 mars et du renforcement des mesures jadis annoncée par le chef de l’Etat à son premier discours à la nation.
« Je réquisitionnerai les unités de la police et celles de nos forces armées d’organiser des patrouilles mixtes pour faire respecter ces mesures pour les biens de tous. J’instruis le gouvernement d’étudier les souhaits des operateurs économiques et autres partenaires qui se sont proposés d’inonder les marchés de Kinshasa de vivre de première nécessité et des produits pharmaceutiques jusqu’en mai prochain. Je lance un appel à la solidarité nationale de tous, que ça soient les opérateurs économiques, les autres pays et certains organismes pour la mise en place d’un fonds national de la solidarité contre le coronavirus au niveau de notre pays, car c’est ensemble que nous nous en sortirons », a plaidé le premier citoyen de la RDC.
Le chef de l’Etat a également instruit à tous les bourgmestres des communes de Kinshasa d’éviter tout attroupement dans les avenues et de restaurer les mesures d’hygiènes dans le quotidien de chaque maison.
« J’instruis le gouvernement à placer plusieurs points de lavage des mains avec désinfectants ou savons surtout dans les agglomérations à grande affluence où les manques d’eaux et d’électricité est quasi permanent. J’appelle ce même gouvernement à la mise en place d’un service minimum au sein de son effectif et des institutions pour pallier au confinement des agents de l’Etat», a insisté Félix Tshisekedi.
Fasse aux difficultés de desserte en eau et en électricité de certains quartiers de la capitale congolaise, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement à trouver les moyens de ravitailler les communes et quartiers en eau et en électricité pour assurer la bonne l’hygiène et le bon confinement. En même temps il faudra multiplier les points de lavages des mains à l’aéroport international de N’djili et appuyer les équipes de la RVA et de la DGM pour que nul n’échappe au contrôle d’hygiène.
Alors que le pays tente de trouver une solution dans l’utilisation de la chloroquine pour combattre le coronavirus, l’usine pharmaceutique dénommée pharmakina installée à Bukavu dans le sud Kivu attend travailler en solidarité avec l’équipe de Jean Jack Muyembe sur la possibilité de produire des comprimés et des injectables de l’hydroxy-chloroquine.
« Il est urgent en fait que soit produite une quantité industrielle de la chloroquine qui semble avoir montré son efficacité jusqu’à ce jour dans certains pays. Même si tous les scientifiques n’ont pas encore marqué leur unanimité, la commission de pilotage de la riposte contre coronavirus en RDC devra réfléchir sans délais sur le contour de l’opportunité d’une pareille démarche susceptible à endiguer le coronavirus », a révélé le chef de l’Etat.
Signalons qu’à la veille de cette déclaration d’Etat d’urgence, le lundi 23 mars, le président de la République avait convoqué la réunion interinstitutionnelle à la laquelle avaient pris part les membres du bureau de deux chambres du parlement. Ils étaient tous invités à parler un même langage sur les mesures à prendre concernant cette menace sanitaire qui sévit dans le pays.
Albert Muanda