Foncier : En RDC, un leader pygmée emprisonné pour avoir défendu les droits de sa communauté

Cet article a été commandé, et ne représente nullement le point de vue d’ENVIRONEWS RDC.

En République Démocratique du Congo, les communautés pygmées autochtones ont été déplacées de leurs terres au nom de la « conservation » et un leader de la communauté a été emprisonné pour avoir défendu leurs droits. Kasole Kalimbiro est l’un des leaders des communautés autochtones pygmées vivant près de Kalonge, dans l’est de la RDC. Les communautés autochtones de la RDC sont des peuples forestiers qui ont géré, conservé, et vécu sur ces terres depuis des générations, elles font face à des pressions croissantes exercées par le secteur de la conservation. L’expansion progressive du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) a provoqué l’expulsion des communautés vivant dans cette zone. Elles ont été victimes de persécution, d’arrestations arbitraires et de violences flagrantes de la part des autorités du PNKB et de l’Etat. Défenseur des droits de sa communauté, Kasole Kalimbiro exige depuis longtemps la fin de la persécution et des actes de violence contre les peuples autochtones pygmées.

Sans terre et confrontés à l’insécurité et à l’exploitation, en octobre 2018, environ 200 familles, y compris Kasole, sont revenues sur leurs terres coutumières dans les limites du parc, autour de Kalonge. Pourtant, alors que ces communautés vivaient sur ces terres depuis des générations et ont actuellement présenté leurs droits devant la Cour africaine des droits de l’homme, les « éco-gardes » du parc ont réagi violemment, incendiant des logements communautaires et commettant des actes de violence, comme l’assassinat d’un membre de la communauté plus tôt cette année et même avant. En 2017, des éco-gardes ont tiré sur un jeune garçon pygmé (Christian Mbone Nakulire) et son père (Munganga Nakulire) dans le parc national de Kahuzi-Biega alors qu’ils collectaient des plantes médicinales dans la forêt, sur leurs terres ancestrales. Le père s’est échappé, grièvement blessé, mais son fils a été tué.

En juillet 2019, Kasole Kalimbiro a été faussement accusé d’avoir ordonné l’assassinat d’un éco-garde. Pendant des semaines, il a été détenu sans procès et sa famille n’a pas pu lui rendre visite. Kasole, son avocat et la société civile locale ont tous maintenu son innocence et dénoncé les autorités de l’Etat et du PNKB pour l’avoir criminalisé en représailles pour le rôle qu’il joue dans la défense de sa communauté. « Tout le monde pouvait constater qu’il n’y avait aucune vérité dans les accusations portées contre Kasole par l’Etat et les autorités du parc»a déclaré Patrick Kipalu, directeur Afrique de RRI. « C’était un acte d’intimidation pour le réduire au silence, et pour réduire au silence tous les défenseurs des droits des communautés».

Un énorme tollé de la communauté et des efforts de la société civile pour sensibiliser le public à l’emprisonnement injuste de Kasole ont abouti à sa libération en novembre. « j’espère que plutôt de continuer à cibler les communautés, que l’Etat, les autorités du parc et les donateurs internationaux reconnaissent que les communautés peuvent être des partenaires de la conservation. Et j’espère que Kasole est la dernière personne injustement emprisonnée ou attaquée pour avoir revendiqué la reconnaissance des droits des communautés » a déclaré Patrick Kipalu.

Pour Diel Mochire Mwenge, Directeur provincial du Programme intégré pour le développement du peuple pygmée (PIDP), l’insécurité foncière qui confronte les communautés pygmées du Sud Kivu représente non seulement une injustice mais une menace existentielle : « Nous avons droit à nos terres, notre identité en dépend. Les tueries, les enlèvements et les emprisonnements dont nous sommes victimes ne nous empêcheront pas de revendiquer nos terres et militer pour la reconnaissance et le respect de nos droits ».

Dans le cadre de la campagne de Land Rights Now contre la criminalisation des défenseurs des droits fonciers, rejoignez-nous en demandant :

  • La reconnaissance des droits fonciers coutumiers des communautés pygmées déplacées du Parc National Kahuzi-Biega
  • La fin en RDC de la criminalisation ciblant les défenseurs des terres et de l’environnement

Soutenez les défenseurs des droits fonciers.

Rejoignez la mobilisation mondiale, https://www.landrightsnow.org/fr/les-communautes-pygmees-autochtones/

Cet article a été commandé, et ne représente nullement le point de vue d’ENVIRONEWS RDC.

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