120 millions d’hectares des terres arables. Un potentiel agricole souvent vanté pour ce pays ,dont la population ne se nourrit pourtant pas à sa faim. La rareté des produits de première nécessité se croise avec la flambée des prix. De quoi interpeller scientifique et politique , sur l’urgence à répondre à la crise alimentaire.
Fin 2019, alors que la tradition populaire est encore servile de la commémoration avec faste des festivités de Noël et le passage au Nouvel an; le maïs se fait rare dans les provinces du Kasaï ainsi que dans le grand Katanga. Du coup, les prix prennent l’ascenseur. Une mesurette de 3 kg de maïs avoisine 7000 Fc (~5$US en décembre).
La privince du Haut Katanga, qui approvisionne une bonne partie des provinces du Kasaï, se tourne vers la Zambie en vue d’importer de la farine de maïs.
La presse s’invite à la danse pour interpeller le pouvoir public, s’interrogeant sur l’opportunité de disposer des terres arables? La population du Kasaï oriental notamment, se souvient bien de ce dicton:”le ventre affamé n’a point d’oreilles”.
La politique agricole nationale
Réagissant à la fois face à la méprise de certains agents de l’État et devant la nécessité de résoudre la crise, Hilaire Kabuya Kabeya Tshilobo, professeur d’université, preconise l’élaboration de la politique agricole nationale de la RDC.
Dans une correspondance adressée au gouverneur de la province du Kasaï oriental dont copie nous est parvenue, le professeur présente une voie de sortie de la crise alimentaire en général : « Le gouvernement définit et met en œuvre la politique agricole nationale en vue de la promotion et de la croissance de la production agricole,ainsi que le développement rural et la sécurité alimentaire. Cette politique constitue la base du programme pour les provinces», a indiqué Hilaire Kabuya Kabeya. « Elle comprend les grandes orientations concernant notamment le régime agraire, l’exploitation,la formation et la recherche agricoles,la promotion,la production et la commercialisation des intrants et des produits agricoles. le développement de l’agro-industrie et des infrastructures de base,la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogenetiques pour l’alimentation et l’agriculture ainsi que le financement de celle-ci”article 6 de la loi No 11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture ».
Selon ce juriste environnementaliste, le gouvernement provincial devra à son tour élaborer conformément à cette politique nationale, le programme agricole de sa province et en fixer les objectifs quantitatifs (description des ressources agricoles disponibles, estimation des besoins en produits agricoles, les mesures incitatives aux investisseurs, encadrement des agriculteurs).
Ce que reconnaît le ministre national du commerce extérieur, autre ampliateur de la correspondance sus-citee: «Je conviens avec vous que la réponse définitive repose sur la mise en œuvre d’une politique agricole à même de permettre à la république démocratique du Congo de rencontrer la demande intérieure du maïs, comme celle d’autres produits de première nécessité» Avant de poursuivre : « En ce qui me concerne pour soulager tant soit peu la population du Kasaï oriental, comme d’autres provinces,la demande de dérogation a été adressée à mon collègue des finances pour alléger les coûts des opérations d’approvisionnement de la province en maïs. Ce qui a permis de réduire à la baisse le prix de la mesurette communément appelée Meka».
La politique d’ouverture prônée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, voudrait que les investisseurs qui arrivent, rencontrent un cadre institutionnel conséquent. Il importe donc la tenue d’une table ronde devant réunir différentes intelligences pour définir la politique sectorielle nationale, avant sa réplique nationale. Et résorber la crise alimentaire responsable des décès et de la malnutrition parmi les enfants, selon le dernier rapport de l’UNICEF.
François Mukandila
Un commentaire sur “Agriculture : A quand la politique agricole en RDC ?”
Le sujet est fort intéressant ; et j’invite les médias à s’approprier cette réflexion pour en faire large diffusion. La question de la production agricole est nationale, avant d’être provinciale.
Professeur Hilaire Kabuya Kabeya Tshilobo
Juriste Environnementaliste