La croissance démographique reste un élément capital dans la planification des nations. Plus la démographie est non maitrisable, plus les Etats ont du mal à se positionner sur la voie de l’émergence. C’est la tendance qu’affiche les pays d’Afrique subsaharienne, dont la République démocratique du Congo qui compte environ 90 millions d’habitants selon les prévisions de l’ONU pour l’an 2020.
Jean-Pierre Guengant (Photo), directeur de recherche émérite, conseille la RDC avoir une bonne maitrise de la fécondité, pour rêver relever les défis auxquels elle est confrontée. « Lorsqu’on regarde la pyramide des âges au Congo, on a quasiment 50% des jeunes de moins de 15 ans, qui sont à la charge des parents. Le pays consacre une part très importante de ses ressources à la santé et à l’éducation de ces enfants », a-t-il relevé.
Grace à de reformes fortes sur la maitrise de la démographie, les pays latino américains, les pays asiatiques et les pays d’Afrique du Nord et d’Afrique australe ont récolté les dividendes démographiques, en maitrisant progressivement leur fécondité, c’est à dire en ayant moins d’enfants que leurs parents et leurs grands parents.
« C’est une évolution historique que l’on observe au niveau de l’ensemble de l’humanité, mais qui n’est pas encore enclenché au Congo », a indiqué Monsieur Guengant.
Selon cet expert, la RDC doit s’appuyer sur les différents acteurs notamment, la famille et les acteurs privés pour mener sa politique de maitrise de la fécondité. Cela ne pourra être possible que si et seulement si la planification familiale occupe une place de choix dans les différentes politiques du gouvernement congolais.
Le pays reste confronté aux phénomène tels que les grossesses précoces et à risques, les grossesses tardives qui mettent la vie de la femme et de ses enfants en danger. « Il faut bien informer la population sur les risques liés aux grossesses et des risques associés aux familles nombreuses. Et aussi les informer de leur droit et de leur liberté de choisir », a-t-il martelé.
La République démocratique du Congo doit fournir beaucoup d’efforts pour inverser le paradoxe d’un pays potentiellement riche dont une partie importante de la population reste pauvre. Cela devra passer notamment par une parfaite maitrise de sa démographie qui favorisera une bonne redistribution de la richesse.
Cette question est au cœur des discutions de la 4ème Conférence Nationale sur le Repositionnement de la Planification Nationale, qui a ouvert ses portes à Kinshasa, ce mardi 03 décembre et dont le thème est, « Emergence de la RDC en 2030 : place et rôle de la planification familiale ».
Alfred NTUMBA