En marge de la 4èmeCNRPF (Conférence Nationale pour le Repositionnement de la Planification Familiale), une pré-conférence a été organisée à Kinshasa, ce lundi 02 décembre. Cette rencontre avait pour objectif de montrer le rôle et la place qu’occupe la jeunesse dans l’émergence de la République démocratique du Congo, à l’horizon 2030.
En RDC, les adolescents et jeunes dont l’âge varie entre 10 et 24 ans, représentent 31% de la population congolaise. Cette tranche d’âge est souvent confrontée au problème de santé de reproduction.
Selon les récentes statistiques, beaucoup d’adolescentes ont des grossesses non désirées qui se terminent par des avortements clandestins entrainant souvent la mort. Cette pré conférence a servi de cadre pour lancer un plaidoyer en vue de mobiliser les ressources nécessaires susceptibles d’améliorer la santé des jeunes et adolescents.
« Il y’a deux ans, une étude a comptabilisé 146.700 avortements dans la ville de Kinshasa. Cette même étude montre que 61% de naissances ne sont pas planifiées », a indiqué Fidèle Mbadu Mwanda, Directeur du programme National de la Santé de l’Adolescent.
Pour palier à cette situation, le Ministère de la Santé offre des services de santé aux adolescents et jeunes. Ces services passent notamment par la sensibilisation, et leur dote de compétences de vie courante, pour qu’ils comprennent que c’est qui plus important pour eux c’est l’école et non de grossesses.
A ces efforts s’opposent aussi de défis majeurs pour lesquels des mécanismes sont mis en place pour les surmonter. « Le grand défi c’est que nous appelons, les normes sociales négatives. Le gens pense que donner une information sexuelle aux adolescents c’est les encourager à avoir de rapports sexuels, or ce n’est pas le cas », a souligné Monsieur Mbadu Mwanda.
A l’issue de ces échanges, il se dégage une réelle prise de conscience des jeunes à mettre en pratiques les différents conseils reçus lors de ces travaux. « Il est important de parler de la planification familiale avec les jeunes, et il faut même aller aux adolescents à partir de dix ans. Car ce sont des adolescents qui sont victimes des abus sexuels. Aujourd’hui plusieurs problèmes sociaux comme le Kuluna dans notre société sont la conséquence du manque de planification familiale », a déclaré, Priscille Nsakala, participante.
Les parents doivent cependant jouer un vrai rôle d’éducateurs en brisant le tabou sur les questions de la sexualité afin de lutter contre les grossesses précoces et indésirables dont les effets dans la société ne sont plus à démontrer.
« Au niveau de la famille, la maman qui est la maîtresse de la maison doit savoir l’évolutions de ses enfants, surtout les filles. La maman doit préparer sa fille déjà à partir de son adolescence. Elle doit établir un dialogue permanent avec celle-ci, et briser le tabou », a précisé Nathalie Bolamba, participante.
Notons par ailleurs que cette rencontre a été organisée par Comité technique multisectoriel Permanent de Planification Familiale (CTMP), avec l’appui de ses partenaires. Elle précède la conférence proprement dite qui débute ce mardi 03 décembre. Au cours de ces assises, une table ronde mettra ensemble le Gouvernement et les principaux bailleurs de fonds afin de mobiliser les ressources additionnelles pour la planification familiale au niveau provincial, national, qu’international.
Alfred NTUMBA