Les habitants de communes de Barumbu, et Kinshasa se sont réveillés ce matin avec leurs tas des déchets dans les parcelles, voir même dans les maisons d’habitation, du moins ceux qui habitent le long de la rivière Kigoma. Souvent habitués à jeter tout dans ce cours d’eau, ce matin ils ont connu « l’opération retour à l’expéditeur », les déchets solides, les fèces, et autres déchets ont élu domicile dans les parcelles riveraines de suite des inondations qui ont endeuillé Kinshasa.
Bien que les dégâts majeurs ne soient pas signalés, les habitants de ces coins sont néanmoins fatigués de nager dans les eaux sales de la rivière Kigomaqui les infestent. Une véritable corvée qu’ils se sont imposés de suite de leurs mauvaises habitudes.
« Comme moi là, j’ai marre d’évacuer les déchets produits par les autres. Nous faisons un travail bénévole au moment où il y’a des agents de Bopeto qui sont sensés faire ce travail. Nous le faisons parce que c’est notre avenue. C’est une façon de nous éviter les maladies ». Déclare, bèche à la main, Mitterrand Gota, jeune de l’avenue Kigoma.[irp posts=”9055″ name=”Kinshasa : La colère de la pluie fait un bilan provisoire de 40 morts”]
Le constat dans son quartier est tel que les caniveaux et collecteurs devant servir d’évacuer les eaux de pluies sont remplis des déchets et du sable.
« On retrouve des déchets de toutes sortes par ci par là. Cette situation peut dégénérer avec la résurgence des maladies hydriques ». Prévient Nathalie, urgentiste dans un Centre de santé de la place. « Ceci est un danger permanent qui guette les enfants. Ces déchets domestiques renferment plusieurs agents pathogènes tels que les Ascaris lombricoïdes et Escherichia coli qu’on peut associer à des maladies diarrhéiques couramment rencontrées dans les statistiques des centres de santé comme l’ascaridiose, l’amibiase et le choléra ».
Comme les autres cours d’eau de la capitale, la rivière Kigoma a vu son lit se rétrécir à cause des constructions anarchiques. Des maisons construites jusqu’à un mètre de la rive empêchent les eaux de pluies de mieux vaquer à leur parcours ordinaire. A cela s’ajoute les déchets ménagers et le sable en grande quantité qui y sont drainés.
« Aujourd’hui, les habitants ont construit des maisons sur des caniveaux. Pour lutter contre les inondations, il faudra revoir le cadastre de la ville. Construire un nouveau réseau de voirie et drainage. Mais, ce sera difficile parce qu’il faut démolir les maisons », a indiqué Ephraïm, habitant du quartier.
La situation des inondations à Kinshasa en cette journée de mercredi, fait état d’une quarantaine des morts. Une situation qui pouvait bien être évitée, si jamais une bonne politique de préventions avait été mise en place.
Albert MUANDA