Conservation : Malgré les gros efforts, les menaces d’extinction des espèces se multiplient

Depuis quelques décennies, les rapports sur l’état de la biodiversité mondiale sont de plus en plus inquiétants. Chaque année, les experts et scientifiques s’accordent pour tirer la sonnette d’alarme sur les différentes menaces d’extinction qui planent sur la biodiversité mondiale, ceci malgré les gros efforts qui sont déployés pour éviter son déclin. Parmi ces rapports, le plus affolant et celui rendu public par le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) en mai dernier. Ce rapport d’envergure inédite donnait l’alerte sur la menace d’extinction qui plane sur plus d’un million d’espèces animales et végétales.

Les activités anthropiques continuent d’être pointées du doigt comme responsable du déséquilibre mondial. Le Climat et la biodiversité continuent de payer une lourde facture, conséquence d’un mode de vie qui fait la sourde oreille aux différents appels sur la ligne rouge à ne pas franchir.

Aujourd’hui, l’éléphant d’Afrique est plus que jamais dans la ligne de mire de l’extinction, divulgue une alerte WWF publié récemment. A en croire cette alerte, la population d’éléphants d’Afrique a décliné de 70% en quarante ans.

Toutes les vingt et cinq minutes, un éléphant est massacré pour ses défenses, qui alimentent le très lucratif commerce de l’ivoire. Si cette tendance se maintient jusqu’en 2040, l’éléphant d’Afrique connaitra le même destin funeste que son ancêtre le mammouth, insiste WWF. Dans cette optique, tout porte à croire que le braconnage de ces mammifères connaît l’un de plus grand essor de toute son histoire. Cependant, la grande question qui tourmente les esprits est celle de savoir, comment le braconnage en Afrique continue d’avoir des beaux jours devant lui, malgré les allocations de gros moyens financiers et le renforcement du système d’information au niveau des frontières.

L’Asie orientale, le caillou dans la chaussure ?

De plus en plus, les voix s’élèvent pour dénoncer la boulimie de l’Asie Orientale de l’ivoire et des produits de Kératine comme les écailles de pangolin ou les cornes de rhinocéros. Malgré l’annonce des différentes mesures interdisant le commerce de l’ivoire et autres objets tirés des espèces sauvages par les pays de cette région du monde, notamment la Chine, ce trafic amplement lucratif continue de baisser les rideaux sur la biodiversité africaine. Très souvent, ces ivoires sont utilisés pour les traditions religieuses d’où parfois la difficulté de détourner l’attention de ces pays sur leur demande en ivoire.

« Malgré les répressions des importateurs faites par certains pays de l’Asie, il est important de changer les mentalités voire la culture du consommateur. Etant donné que ces ivoires sont destinés aux cérémonies religieuses, l’interdiction de ce commerce ne fait qu’émerger un commerce souterrain », a déclaré Arnaud Jacques de Dixmude, chef de secteur environnemental et agriculture à la délégation de l’Union européenne en RDC.

Que doivent faire les Etats Africains

Les elphants dans le Parc national de la Garamba en RDC.

Considérés comme les pays de l’offre de l’ivoire, écailles de pangolins, cornes des rhinocéros, griffes de félins et autres objets venant des animaux sauvages, les Etats sont appelés à des actions coordonnées afin de mettre fin au braconnage qui décime les populations d’animaux sur ce continent. Outre cette coordination des actions, il est aussi important d’associer les populations locales ou celles vivants aux alentours des aires protégées à la politique et aux pratiques de conservation. Ceci doit aussi passer par l’amélioration de la gouvernance des ressources au niveau de la gestion des terres, étant donné qu’il y a beaucoup d’intérêts politiques et économiques autour des aires protégées. En optant pour une approche participative des populations à la conservation, celles-ci deviendront des alliés de la conservation et non des frustrés de la conservation.

Qu’en est-il de la RDC

Avec une biodiversité extrêmement riche, la RDC n’est nullement pas épargnée par le braconnage. La récente saisie d’une quantité astronomique d’écailles de pangolin en Turquie démontre qu’il y a encore beaucoup à faire dans les efforts de conservation. S’agissant des éléphants, le pays a frôlé l’extinction de ces pachydermes grâce aux efforts de ses multiples partenaires dont l’Unions européenne au travers du 11èmeFonds européen de développement.

La douane de Shanghai intercepté 3 tonnes d’écailles de pangolins en provenance d’Afrique

Il y a trois ans, la population de ces grands mammifères qui connaissait une perte vertigineuse a pu être stabilisée dans les parcs de la Garamba, la Salonga et les Virunga. Comparé aux chiffres d’il y a quarante ans, le nombre actuel est de très loin inférieur. Mais il parait tout de même satisfaisant lorsqu’il faut penser que l’extinction a été évitée de justesse. En dépit de cette petite victoire, la situation demeure encore très fragile car, en cas d’arrêt de l’apport extérieur, le pire tant redouté pourrait bien surgir.

Thierry-Paul KALONJI

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