Les Organisations non gouvernementales de la province de l’Equateur dénoncent le laxisme des autorités provinciales qui caractérise la gouvernance forestière dans cette partie de la République. C’est ce que révèle le rapport publié par ces ONGs et dont copie est parvenue à notre rédaction. Plusieurs dossiers dont la gestion a démontré les limites des autorités provinciales et parfois leur complicité ont été présentés dans ce rapport d’une trentaine des pages. Le plus en vue est celui de l’entreprise Maniema Union 2 qui s’est illustrée par des multiples violations de la loi qui régit l’exploitation forestière en RDC.
Dans ce dossier plus spécifiquement, les ONGs ont relevé, « le manque d’empressement des services étatiques et du Gouvernement Provincial à combattre les illégalités dans le secteur forestier,et l’implication ou la complicité des autorités à tous les niveaux dans certaines illégalités», précise ce rapport.
Les ONGs décrient également le marchandage des bois par village, dont les revenus sont partagés par les membres influents au lieu de construire les infrastructures socio-économiques au profit des communautés et du développement local. A ce sujet, un montant d’environ 71.000 dollars payé par Maniema Union 2 aurait été détourné avec la complicité du chef de secteur de Bokatola.
Dans le Territoire de Bolomba par contre, les Ongs se disent indignées de constater que des sites sacrés ont été profanés par MU2 (Maniema Union 2) et que leurs employés ne respectent pas la législation congolaise. Ils marchandent les pieds d’arbre auprès des communautés. Au regard des violations de normes d’exploitation forestière opérées par cette entreprise majoritairement chinoise, la population de Bolomba craint pour la dégradation des forêts dont elle dépend.
« Il est urgent que les autorités compétentes nous viennent en aident, et aux ONGs environnementales de renforcer les capacités de cette communauté, si non nos enfants ne vont rien trouver», a déclaré Faustin Bompose, représentant de la communauté.
Quelques recommandations ont été formulées notamment l’organisation d’une mission conjointe (inspecteurs forestier, magistrats du parquet et Organisation de la Société Civile) dans les territoires de Bolomba et Ingende pour enquêter sur les fonds de développement communautaire et faire le contrôle forestier. Les ONGs exigent également que les fonctionnaires de l’Etat respectent le code de bonne conduite leur interdisant de pratiquer le commerce (exploitation forestière).
Télécharger le rapport ici : Rapport_Atelier de plaidoyer_Exploitation_Forestière_Equateur_10-2019
Alfred NTUMBA