Forêts : Jean-Marie Bolika, « Il faut doter l’administration forestière de moyens de sa politique »

Pour que l’Environnement et le Développement durable soit réellement un ministère d’assiette devant contribuer considérablement au budget de l’Etat, il faut que l’Etat dote son administration de moyens de sa politique. Sans quoi, penser autrement serait se leurrer. L’Invité du Weekend d’ENVIRONEWS Tv, Jean-Marie Bolika n’a pas hésité de pointé du doigt les faiblesses et difficultés que connaît surtout l’administration forestière de ce ministère stratégique dans l’accomplissement de ses missions.

Jean-Marie Bolika (en lunettes), lors de l’enregistrement de l’émission Invité du Weekend à Kinshasa.

« Si l’administration forestière n’est pas efficace, n’allez pas demander qu’on puisse avoir des millions. On va chaque fois crier, mais cette administration n’a pas de moyens. La Direction de contrôle par exemple, n’a pas des ressources. Il y’a très longtemps qu’elle a effectué la mission de contrôle forestier. Et si elle en a fait, c’est peut-être dans une seule province sur vingt-six », a-t-il déploré.

 

Selon Monsieur Bolilka, ces missions de contrôle sont très capitales car elles permettent aux inspecteurs forestiers de découvrir les infractions, les sanctionner et enfin canaliser les recettes vers la caisse de l’Etat. Malheureusement cela ne se passe pas comme tel. Plusieurs fois, certains inspecteurs qui ont osé effectuer cette mission, se sont vus menacés de mort. « Qu’est ce que vous allez demander à un pauvre agent de l’Environnement d’aller agir devant quelqu’un qui a des galons et qui peu écourter sa vie ? ils sont allés faire une mission de contrôle forestière dans l’ex-Province Orientale, ils ne l’ont même pas terminée parce qu’ils ont été étouffés », s’est-il insurgé.

 

Pour un pays aux dimensions continentales, l’espace est tellement vaste au point que les recoures humaines et logistique manquent, et les ressources financières aussi. A cela s’ajoute surtout le manque d’une politique forestière considérée comme la boussole pour mieux gérer le secteur.

 

« Il faut que l’on puisse réellement définir la politique forestière. Nous voulons quoi à l’horizon 2030. Et sur base de cette politique là, on dit par exemple, nous voulons que le secteur forestier congolais rapporte autant des milliards. Voici les indicateurs, voici les moyens techniques, financiers et logistiques. Produisez-nous ces milliards que nous voulons », a-t-il déclaré.

 

L’expert en gouvernance forestière au sein de WWF-RDC a décrié tout de même le Code forestier dont certaines dispositions sont en déphasage avec la réalité du terrain. « Le Code forestier est devenu de plus en plus obsolète à cause de la dynamique qui nait des questions de REDD, de changements climatiques, et de tourbières. Il faut que cette dynamique qui rapporte beaucoup d’argent s’intègre dans ce Code forestier. Mais cela ne l’est pas parce que le code forestier lui-même n’est qu’un bras de la politique forestière. Il faut donc commencer par la définition de la politique », a-t-il plaidé.

 

L’intégralité de cet entretien est à suivre absolument dans « INVITE DU WEEKEND », ce samedi 26 octobre, sur ENVIRONEWS TV, en TNT sur canal 103, BleuSat Canal 30 et MediaSat Canal 77. A 10h, 14h, 18h, et 21h.

 

Alfred NTUMBA

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