Environnement : Les premiers actes de Nyamugabo suscitent des inquiétudes

Les premiers pas sont souvent déterminants pour la suite, dit-on. Aussitôt nommé ministre de l’Environnement et Développement durable, Claude Nyamugabo Bazibuhe a dans une note circulaire signée le 14 septembre, adressée au secrétaire général, directeurs et aux coordonateurs de son ministère, donné des instructions fermes à son administration rappelant l’arrêté pris par son prédécesseur, Amy Ambatobe. Un arrêté qui avait dépouillé le secrétariat général de ses prérogatives d’engager le ministère auprès des tierces. Selon l’esprit et la lettre de cet arrêté de 2017, seul le ministre a le droit d’engager le ministère dans ce genre de deals.

« C’est une déception », commente dans les couloirs, sous le sceau d’anonymat, un cadre de l’administration du MEDD (Ministère de l’Environnement et Développement Durable). « Le fait pour le ministre de renforcer cet arrêté qui viole les prérogatives dont la competence revient à l’administration, prouve qu’il est animé de mêmes intentions que son prédécesseur ».[irp posts=”8619″ name=”Environnement : Claude Nyamugabo, « Je n’ai aucune intention de dépouiller l’administration »”]

Selon ce cadre, Amy Ambatobe avait pris cet arrêté vidant le secrétariat général de toute substance, pour mieux signer des contrats léonins et utiliser les agents de l’administration en les envoyants dans des missions sans passer par l’administration et pourtant ce travail administratif se doit être hiérarchique.

« Allez-y comprendre ! en violation du moratoire, un ministre qui octroi plus de 3 millions d’hectares de forêts à une entreprise chinoise. Et pourtant, ces chinois sont connus pour des pratiques illégales dans leur exploitation forestière. L’actuel ministre n’est pas loin d’emboiter les pas à son frère », nous révèle-t-il.

A en croire notre source, le ministre de l’Environnement a même exigé qu’à chaque fois qu’il aura des missions de services, impérativement, il faut qu’il ait un membre de cabinet dans la liste. Une pratique qui frustre tout de même.

« Imaginez qu’il y’a une formation réservée aux techniciens des inventaires forestiers du ministère, et que vous devez aligner un conseiller du ministre qui ne sait ni les tenants ni les aboutissants de cette science. Quel sera son rôle dans cette formation ? seulement percevoir les frais de mission ? Où serait alors le changement prôné parle Président de la République ? », s’indigne-t-il.

Plus que jamais, les différents acteurs attendent voir de nouveaux signaux qui rassurent les partenaires à investir dans le domaine de l’environnement en RDC. Ces signaux attendus du nouveau ministre du secteur, devront aller dans le sens de la bonne gouvernance. Néanmoins, il est encore très tôt de juger l’efficacité de son action à la tête de ce ministère.

Alfred NTUMBA

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