Après une nuit blanche de débats ralentis par les objections Saoudiennes, c’est au matin du 24 septembre que le rapport des experts climat de l’ONU sur le piteux état de la santé des océans et des zones glacées a été adopté, a annoncé le GIEC sur twitter. Un agréable moment qui intervient après deux ans de travail et une dernière session de 27 heures.
C’est un rapport des experts de l’ONU sur le climat qui ne contient finalement pas la référence la plus forte sur l’état catastrophique des océans et des zones glacées. En cause, l’Arabie saoudite qui a ralenti les débats pendant les négociations.
Les scientifiques et diplomates des 195 États membres du GIEC sont réunis à Monaco depuis vendredi 20 septembre 2019. Mais les discussions qui devaient se terminer lundi 23 septembre 2019 au soir ont duré toute la nuit, jusqu’à mardi 24 septembre 2019 un peu avant 9H00 GMT. La faute de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, ont indiqué à plusieurs participants.
Un refus catégorique de l’Arabie saoudite
Les Saoudiens voulaient écarter les références au rapport spécial du GIEC d’octobre 2018 qui montrait les grandes différences d’impacts entre un monde à +1,5°C et à +2°C. Ce véritable coup de semonce des scientifiques expliquait qu’il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50% d’ici 2030 pour rester sous +1,5°C, objectif idéal de l’accord de Paris sur le climat de 2015. Mais malgré son adoption par consensus, certains pays, Arabie saoudite en tête, n’accepte pas ses conclusions. « Les Saoudiens veulent discréditer la science sur laquelle se base le rapport. C’est méprisable (…) On dirait qu’ils sont venus à cette réunion juste pour empêcher toute référence au rapport 1,5°C ou à la baisse des émissions de CO2« , a déclaré un participant sous couvert d’anonymat.
La référence la plus forte finalement retirée
Finalement, après des heures de discussions, les délégations ont accepté de retirer la référence la plus forte à ce rapport et à plusieurs autres.
Lors de la réunion climat de l’ONU à Katowice en décembre 2018 (COP24), Etats-Unis, Arabie saoudite et Russie avaient déjà refusé la mention « accueille favorablement » ce rapport +1,5°C dans la décision finale. Depuis, à chaque occasion, les Saoudiens rejettent les références à ce texte. Le contenu du rapport adopté mardi 24 septembre 2019 au matin, qui passe en revue les effets catastrophiques du réchauffement sur les océans, les calottes glaciaires, les banquises ou les glaciers, ne sera rendu public que mercredi 25 septembre 2019 au matin.
La publication de ce texte qui va offrir de nouvelles preuves de l’urgence à agir contre le dérèglement climatique et ses impacts sur les écosystèmes et l’humanité intervient deux jours après le sommet climat de l’ONU où les dirigeants réunis n’ont pas répondu aux attentes des défenseurs du climat.
Thierry-Paul KALONJI Avec l’AFP
Un commentaire sur “Climat : Adoption du rapport de l’ONU sur les océans et les zones glacées”
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