Les saisies récentes de cargaisons d’ivoire d’éléphant et des écailles des pangolins en provenance de la République démocratique du Congo n’a pas laissé indifférente la société civile environnementale de la RDC. Trop c’est trop rétorquent ces activistes de l’environnement réunis ce vendredi 20 septembre, à Kinshasa, pour donner leur lecture des faits. Ils exigent que des poursuites judiciaires soient engagées contre les personnes impliquées dans cette contrebande.
« Que les services publics et privés impliqués dans la criminalité faunique ainsi que leurs complices soient poursuivis pour les infractions douanières qui impliquent plusieurs services et agents opérant dans le processus d’exportation des biens, et aussi pour les infractions particulières définies par la loi qui interdit de tuer ou de se livrer à l’exploitation commerciale, tout spécimen d’une espèce de faune sauvage intégralement protégée », peut-on lire dans le communiqué finale de cette rencontre.
La société civile environnementale ne s’est pas limitée là. Elle exige, en outre, que les personnes impliquées dans la contrebande soient suspendues de leurs fonctions pour des raisons d’enquête afin de donner un signal fort dans la lutte contre la criminalité faunique.
« Le procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe est invité à mener en toute indépendance et objectivité des enquêtes, afin que toute la chaine de complicité soit mise à nue. L’on estime que cette justice a un rôle à jouer pour pouvoir arrêter toute cette chaîne de complicité »,a indiqué Augustin Mpoyi, conseiller technique de CODELT.
Augustin précise par ailleurs qu’en décembre 2018, environ 9 124 kilos cachés dans trois containers avait été embarqués à Kinshasa et interceptés au port du Vietnam. « Les autorités douanières ont vérifié le contenu, c’est de là qu’on va se rendre compte que sur les trois containers il y’avait un qui contenait à peu près 9 tonnes d’ivoires qui correspondent à plus de mille éléphants abattus », a-t-il précisé.
Selon la société civile environnementale, l’Etat congolais devra s’impliquer auprès des Etats du Vietnam, la Turquie et le Singapour pour réclamer le rapatriement de tous les ivoires d’éléphants et écailles des pangolins saisies selon les voies diplomatiques, et qu’une cérémonie officielle de mise en feu de ces trophées soit organisée.
Toutefois, des actions de sensibilisation des communautés locales devront être menées et que la loi sur la conservation soit vulgarisée. « Ceux qui sont initiateurs de ce projet ne sont pas nécessairement ceux qui abattent. Mais ils agissent en connivence avec les communautés locales qu’il faut sensibiliser sur le rôle de l’éléphant », a déclaré le vice-président de philharmonie du Congo, Steve Bondo.
Les défis pour lutter efficacement contre la criminalité faunique restent énormes suite à la montée de la courbe du braconnage d’éléphants et des pangolins géants en RDC. Pour arriver à démanteler ce réseau, les acteurs préconisent que l’Etat congolais rende opérationnel le Corps pour la Protection des Parcs nationaux et Réserves apparentées créé il y’a peu.
L’Etat congolais devrait également créer une commission de répression des crimes fauniques et floristiques avec des services techniques, regroupant les magistrats civils, militaires, les OPJ de L’ICCN et lesAPJ de la police.
Albert MUANDA