Plus de nouvelles coupes, moins encore l’exploitation illégale du bois d’œuvre dans la province du haut Katanga. Cette confirmation est de la CNCEIB (Coalition Nationale contre l’Exploitation Illégale du Bois). Elle a fait déclaration dans une note de position commune présenté au cours d’un point de presse organisé à Kinshasa, ce mercredi 18 septembre.Cette note de position commune permettra de mobiliser l’opinion nationale et internationale sur la coupe illégale de bois d’œuvre et les conséquences néfastes de ces incendies forestières en Amazonie et en Afrique centrale.
Pour ces organisations de la société civile, partenaires du fonds mondial pour la nature (WWF), c’est depuis 2017 qu’il ya eu la suspension de l’exploitation forestière du bois, en général et particulièrement le bois rouge dans la province du haut Katanga.
Une commission avait été mise en place par le MEDD (Ministère de l’Environnent et Développement durable) avec comme mission d’encadrer et traiter cas par cas, les demandes d’acquisition et formalités d’évacuation des bois rouges abandonnés, saisis et autres coupés avant l’interdiction des activités forestières dans cette partie de la RDC.
« Actuellement, la mesure d’interdiction d’exploitation est respectée à la loupe, la commission travaille normalement vu qu’elle est composée de plusieurs cabinet et structures du pays. L’exploitant qui est en ordre avec la législation disposant des grumes coupées avant la période d’interdiction, introduit une demande d’exportation pour être analysée par la commission », a fait savoir Maitre Simon Diambilayi, rapporteur au collège d’orientation de la CNCEIB.
Après analyse du programme du gouvernement Ilunga Ilunkamba sur cet aspect, la CNCEIB et la société civile environnementale suggèrent une implication des parties prenantes représentatives dans l’élaboration de la charte nationale de l’environnement et du développement durable et le renforcement du processus de zonage forestier en lien avec la réforme de l’aménagement du territoire pour doter le pays des instruments modernes de lutte contre toute sorte de pollution.
A en croire Bienvenu Ngoy Isikimo, président du collège d’orientation de la CNCEIB, ces propositions s’inscrivent dans la même optique que le Mémo adressé au mois de décembre dernier, à l’intention des candidats députés et présidents de la République sur l’obligation de doter la RDC des moyens nécessaires de gestion durable de ses ressources naturelles.
« Nous avons attendu pendant plusieurs mois un gouvernement investi par le parlement. Donc, son aboutissement constitue pour nous, une opportunité de poursuivre et de renforcer notre plaidoyer pour l’amélioration de la gouvernance forestière », a-t- déclaré.
Ces partenaires de WWF, espèrent que le contexte est favorable pour que le résultat soit aussi positif. Par ailleurs, ils louent l’initiative de la prise en compte par le gouvernement, d’un pilier relatif à l’environnement et les conditions de développement durable.
Les incendies en Amazonie, la lecture de la RDC
La CNCEIB estime que la RDC n’est pas à l’abris de ce qui se passe actuellement en Amazonie avec les incendies des forêts étant donné que les massifs forestiers mondiaux sont d’une manière ou d’une autre reliés entre eux. En analysant les causes de ces incendies, l’activité agricole qui a augmenté ces 5 dernières années est pointée du doigt. Les agriculteurs provoquent des incendies afin de défricher légalement ou illégalement des terres à des fins d’élevage.
Etant au cœur de ces discussions, cette situation doit interpeller les différents acteurs de la RDC et les inviter à tirer des leçons susceptibles d’aider à limiter la déforestation, à règlementer la coupe du bois et surtout à encourager le reboisement. Ainsi le pays pourra reprendre son leadership concernant les forêts.
Signalons qu’au travers de cette note de position, les organisations de la société civile, partenaires de WWF s’attendent non seulement à la solidarité et la compassion des communautés forestières frères en faveur de l’Amazonie et de l’Afrique centrale, mais aussi attirer l’attention du gouvernement congolais et des exploitants industriels du bois, des exploitants artisanaux et les illégaux sur les méfaits de la coupe illégale de bois et des incendies forestières.
Charlie LUTEZA