Santé : Lancement d’un test à grande échelle d’un vaccin antipaludique au Kenya

Après le Malawi et le Ghana en avril, la campagne de vaccination contre le paludisme est lancée ce vendredi 13 septembre au Kenya. Cette campagne fait d’office d’un test des conditions réelles de ce vaccin antipaludique avant que ne soit prise, la décision politique pour étendre l’usage de ce produit considéré à ce jour le plus avancé contre cette maladie.

Scène de liesse des enfants à Itipo, province de l’Equateur /Photo Alfred NTUMBA – Environews

« Cette maladie transmise par les moustiques et caractérisée par des épisodes cycliques de fièvre plus ou moins graves accompagnés de diarrhées a tué 435.000 personnes dans le monde en 2017, dont 90% en Afrique. Les enfants âgés de moins de 5 ans représentent plus des deux tiers de ces décès. Raison pour laquelle l’Organisation Mondiale de la Santé entant que coordonnatrice de ces programmes, espère vacciner 120.000 enfants dans chacun de ces pays d’ici à 2020 », a déclaré à l’AFP Richard Mihigo, coordinateur de programmes d’immunisation et vaccination pour l’OMS, basé à Brazzaville.

A ce jour, le constat est amère, le paludisme entraine chaque année la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes en Afrique, principalement des enfants. Selon les organisateurs, la campagne lancée dans ces trois pays vise à confirmer l’efficacité du vaccin qui découle de 30 ans de travaux de recherche. Ce vaccin sera testé sur des enfants âgés de moins de 2 ans, les plus vulnérables à la malaria dans les trois pays Ouest africains.

«Le Mosquirix agit contre le plasmodium falciparum, la variante la plus mortelle et la plus courante du parasite responsable du paludisme. C’est pourquoi au cours de cette vaccination, Il s’agira d’évaluer certains obstacles logistiques et de sensibiliser les parents au cycle de vaccination antipaludique, qui implique quatre injections et ne correspond pas au cycle traditionnel de vaccination des enfants (DTP, rougeole, etc.). Puisqu’en protégeant les enfants, on peut donc avoir un impact important dans la prévention de la malaria», a renseigné Monsieur Mihigo.

Baptisé «Mosquirix» ou « RTS », ce vaccin a été développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l’ONG Path, sous financement de l’Alliance du vaccin (Gavi), le Fonds mondial de lutte contre le sida et le paludisme ainsi que l’Unicef. Au Kenya, Le lancement de la campagne a eu lieu dans le Centre de santé du comité de Homa Bay, dans la région du lac Victoria, une des plus touchées au monde par le paludisme.

A en croire les chercheurs et les autorités sanitaires, au vu du nombre de victimes, d’une part le nombre de personnes à sauver sera significatif, et d’autre part le vaccin sera associé à d’autres moyens de prévention tels que les moustiquaires imprégnées de répulsif pour renforcer l’éradication de la maladie dans ces régions emprise par la malaria.

Signalons qu’en dehors de cette nouvelle avancée, lors des essais préliminaires menés de 2009 à 2015, bien que son efficacité n’était pas relative au récent vaccin, « vaita » avait permis de réduire de 39% le nombre d’épisodes paludiques chez les enfants de 17 mois à 5 ans.

Albert MUANDA

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