Maître Claude Nyamugabo, prend les commandes du ministère de l’Environnement de la République démocratique du Congo. L’ancien gouverneur de la province du Sud–Kivu succède au très controversé Amy Ambatombe Nyongolo, ancien patron de ce ministère, après remaniement gouvernemental intervenu en 2016.
Né le 02 février 1972 à Bukavu, ce cadre du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), originaire de Kabare, a de 2017 à 2019, géré la province du Sud Kivu qui l’a vu naître. Mais sa gestion n’a pas été du tout rose. Au lendemain de la publication du Gouvernement Ilunkamba, la société civile sud kivusienne n’est pas allée par le dos de la cuillère pour pointer du doigt la mauvaise gestion de la chose publique par le nouveau patron de l’Environnement.
Selon des sources proches de la société civile, Claude Nyamugabo Bazibuhe aurait laissé à son actif, une dette de plus de 9 millions de dollars américains à la province, et dont il n’a jamais su justifier ni donner une quelconque explication.
Ignore-t-il le principe de la redevabilité ? ou, alors l’ancien gouverneur a préféré faire l’apologie de l’impunité au regard du rang qu’il occupait dans la province? De quoi présager l’échec du nouveau ministre de l’Environnement et Développement durable, s’il ignorait que ce temps est quasi révolu.
A cette mauvaise gestion financière, s’ajuste également la mauvaise gestion des terres. Selon les mêmes sources, l’ancien gouverneur du Sud Kivu aurait autorisé la vente des terrains réputés à hauts risques dans la ville de Bukavu. Une situation qui serait à la base des inondations et de glissement des terrains qui provoquent de pertes en vies humaines.
Depuis sa nomination à la tête de ce ministère stratégique, plusieurs questions ne cessent de hanter les esprits des activistes de l’environnement. A Kinshasa comme dans les provinces, les acteurs et les activistes de l’environnement restent sur le qui-vive.
Les Cameras, micros, et projeteurs sont allumés et orientés vers ce nouvel homme fort. D’autant plus que son frère Amy Ambatombe a été à la base de nombreuses scandales dans la gestion de différents dossiers lors de son passage à la tête de ce ministère.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les esprits éclairés tentent d’établir un lien de consanguinité entre les deux natifs de la même province. Si pour l’un, il lui est reproché la dette de 9 millions de dollars américains, pour l’autre c’est la vente des concessions forestières dont le montant est évalué à près de 12 millions de dollars américains.
Néanmoins, l’heure n’est pas encore au bilan, car tout reste sujette à hypothèse. Certes, l’on jugera l’efficacité du nouveau ministre dans sa gestion quotidienne du secteur de l’environnement de la RDC longtemps considéré comme un véritable butin de guerre des ministres, qui tour à tour ont rythmé leur gestion par des annulations et réattributions illégales des concessions forestières frappées par le moratoire de 2002.
Peut-être que l’arrivé d’un poste de vice ministre pourrait aider à mieux gérer et sauver le secteur. En attendant, Monsieur le Ministre, soyez le bienvenu.
Alfred NTUMBA