Nous avons appris qu’un projet soutenu par le Fonds Forestier National, FFN, de la RDC va devoir planter UN MILLIARD d’arbres! La première question venue à l’esprit est de savoir sur quelle étendue ou mieux quels sites retenus pour recevoir ces essences parce que ces étendues sont propriétaires à des populations,…qui, en principe, doivent être des parties prenantes au projet pour d’entrée de jeu, atténuer ou résorber l’épineux problème de conflit foncier. « A qui appartiennent appartiendront les arbres plantés? »
Ici, la forte implication volontaire d’une population junior et ou senior peut bien faire l’affaire à condition qu’entre elle ou en son sein l’identification des pyromanes, des chasseurs des rats, des coupeurs des brindilles de bois, les spécialistes en rites d’initiation à la vie,… soit bien menée pour un bon suivi ou bon contrôle effectif de toutes les activités de reboisement sur des espaces communautaires retenus.
Mais bien plus, la question de l’importance de l’arbre doit être mise en relief et inscrite dans des programmes d’éducation et de formation dans des écoles et instituts,… L’arbre pourrait ainsi, à travers les personnes formées, recueillir son importance dans la vie de l’être humain et de la biodiversité. « L’arbre c’est la vie »!
De la reconnaissance de l’importance de l’arbre dans la vie pourrait bien constituer une facilitation ou une garantie pour que « planter un arbre chez soi ou sur un site » devienne comme un leitmotiv une obligation.
Et l’énergie domestique en déficit n’épargnerait pas la plantation d’arbres aussi longtemps que survivront les pyromanes et ou les sans-emplois qui s’emploient à couper brindilles, à s’investir dans la carbonisation pour vendre le bois de chauffe ou la braise.
Et c’est ça le boulot quotidien!
Les barrages d’Inga, de Kakobola, de Katende, de Mobayimbongo,… doivent bien répondre à la question de l’énergie domestique pour laisser souffler les arbres.
Les questions suivantes sont encore interrogatrices: pour des activités de planter les arbres sur de grandes étendues comme le projet « Un Milliard d’arbres », quelles sont les essences à planter et pour quelle visée / bois de chauffe-énergie, préservation-régulation du climat, ornementation ou revêtement-lutte contre les érosions,…?
Hé bien par rapport à ces préoccupations, il y a un certain nombre de directives à suivre pour que le travail ne soit en désordre en se rappellant que cela implique une grande masse de population volontaire, un groupe cible important. Quels effets les essences exotiques ont, par exemple, sur les sites, les étendues, les espaces? Et comment dans pareille initiative sauvegarder les essences locales qui ne coûteraient presque rien par rapport aux importées? Et oui, dans le lot de directives pour planter les arbres sur des grandes étendues dénudées mais autrefois recouvertes, il serait aussi bien indiqué de répertorier les essences ayant bien existé avant et d’examiner la possibilité de les replanter avant de programmer les exotiques.
Un environnement en péril peut bien être restauré même par des exploitants industriels forestiers, miniers, pétroliers,… Si les forestiers semblent quelque peu se retrouver dans le Fonds Forestier National, FFN, qui n’a pas encore prouvé ses capacités par de grandes réalisations visibles et palpables avec impact, si c’est peut-être le projet « Un Milliard d’arbres à planter » qui se situe encore au niveau de « grande intention », un fonds de garantie de restauration de l’environnement à constituer par chaque entreprise avant toute exploitation d’un bloc, d’un carré, d’une concession,… reste encore une idée à explorer et à appliquer.
La population congolaise pourra bien atténuer sa part de responsabilité dans la destruction de l’environnement en plantant les arbres. Et pour mieux réussir, l’importance de l’arbre dans sa vie doit lui être démontrée.
Joseph Bobia
BVGRN-Asbl.