Quelques jours après la validation du rapport 2018 du PIF (Programme d’Investissement pour la forêt), les réactions n’ont pas tardé. L’Ong Actions pour la Promotion et protection des peuples et Espèces Menacés (APEM), est la première à décrier les affirmations contenues dans ce rapport, surtout en ce qui concerne la province de Mai-Ndombe.
Dans une correspondance adressée au PIF, APEM relève qu’il y’a des choses dans ce rapport qui sont vraies et d’autres qui ne le sont pas. « Il s’agit d’une déclaration faite par nos points focaux qui sont dans le Mai-Ndombe et dans d’autres provinces. Nous avons constaté qu’il y avait d’abord un problème d’information et de sensibilisation. Ce ne sont pas toutes les communautés qui sont informées comme nous présente ce rapport », a expliqué Blaise Mudodosi, Coordonnateur de cette Ong.
A en croire cette correspondance, les diverses missions effectuées sur terrain dans les cadre du PIREDD et de la concession de WWC, « les communautés n’obtiennent pas suffisamment d’information, elles sont représentées de manière sélective dans les Comités locaux de Développement, lors du comité de pilotage sans légitimité communautaire ».
Par ailleurs, plusieurs décisions prises dans l’exécution des différents projets REDD dans le Mai-Ndombe, n’ont pas pris en compte le CLIP (Consentement libre, préalable et éclairé). L’inquiétude majeure est celle liée au détournement des fonds destinés aux activités REDD¨sur le terrain, empêchant ainsi un partage équitable des bénéfices.
« Cette situation n’est que le résultat d’une mauvaise intégration de ce projet, qui par la suite n’a pas suivi une bonne méthodologie laissant ainsi cette province dans les mêmes conditions de vie », a précisé Monsieur Mudodosi. « En ce qui concerne la question de comités locaux de développement (CLD) mise en place, la société civile a constaté que ce ne sont pas de personnes qui représentent véritablement les communautés concernées. Plutôt, des personnes ciblées sur base de certaines affinités ».
Selon les points focaux de l’APEM, la sélection des représentants des communautés est faite sur base des accords. Par contre certaines communautés avaient refusé les représentants de CLD qui se trouvent dans les organes de gouvernance.
Au regard de ce qui précède, l’APEM recommande au PIF, de veiller à ce que chaque communauté impliquée dans le processus REDD soit pleinement informée et sensibilisée afin de documenter le CLIP obtenu auprès des communautés conformément à la méthodologie fixée par l’arrêté n° 026 du 08 novembre 2017, et renforcer leurs capacités pour qu’ils jouent pleinement leur rôle de représentations des communautés.
Lire la déclaration ici: Déclaration SCE REDD-Mai-Ndombe Mai 2019
Alfred NTUMBA