Depuis plusieurs années, la production et la gestion des déchets ménagers restent une problématique importante dans la détérioration de l’environnement à Kinshasa. Appelée auparavant Kin la belle, la Capitale congolaise est aujourd’hui Kin la poubelle, un qualificatif donné par les kinois eux même à cause de la présence constante des ordures dans ses rues.
Le gouvernement provincial avait dans le temps, décidé de placer dans chaque commune de la ville, des décharges publiques, malheureusement, cette action n’a servi qu’à la détérioration la plus rapide de l’environnement par l’augmentation en poids et en volume des déchets non évacués.
L’exposition à ces ordures est à la base de plusieurs types de problèmes sanitaires tels que l’intoxication alimentaire, les maladies hydriques, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde, le choléra, mais aussi d’autres maladies respiratoires et cardiovasculaires.
« Ces matières organiques ont une durée assez courte dans l’environnement, il s’agit généralement de quelques jours parce que ces matières vont entrer en putréfaction, ce qui va constituer un milieu privilégié d’attraction des microbes et nombreux vecteurs de maladies tels que les cancrelats, les rats. Ces déchets créer un milieu adéquat pour la reproduction des moustiques qui sont impliqués dans la transfusion du paludisme chez les humains, et d’autres maladies à transmission vectorielle », a expliqué Professeur Kiyombo Mbela, Expert en pollution, à l’Ecole de Santé publique.
D’après les recherches faites sur les déchets ménagers de la ville de Kinshasa, plus de 70% de ces déchets sont de nature organique, la décomposition de ces détritus suit un cycle assez précis et l’évolution de ce processus dans le milieu où ces déchets sont exposés entraîne plusieurs problèmes liés à la santé.
Dans un milieu urbain comme Kinshasa, la présence des déchets ménagers, le régime des pluies, la stagnation des eaux, la hausse de température, sont des facteurs qui jouent dans la résistance de ces maladies. A ceci s’ajoute également l’automédication par les personnes atteintes du paludisme. « En terme de résistance, nous pouvons épingler d’emblée l’usage irrégulier ou l’automédication que la plupart des malades utilisent avant d’être pris en charge, également cette résistance est liée à un environnement malsain », a précisé Jérôme Yampamba, Médecin directeur au Centre médical de l’Office des routes.
Cette situation fait que la ville de Kinshasa connaisse la prolifération des pharmacies de fortune, des centres médicaux non certifiés et dont les services laissent à désirer. Ces formations médicales sont pourtant devenus comme une deuxième demeure pour la plus part des kinois.
Environ 80% des cas enregistrés dans ces centres de santé sont liés au paludisme. Les dépenses que peut entraîner cette maladie varient par rapport aux hôpitaux et aux médicaments prescrits. « Je souffre souvent de la malaria 4 fois l’an, et je dépense environ 40.000 Fc par épisode, pour les soins médicaux », a déclaré Dorcas, habitante de Kinshasa.
L’homme reste responsable de son environnement, de sa détérioration et de son assainissement. Il revient aux uns et aux autres de conscientiser et responsabiliser les 15 millions de kinois au changement de mentalité en leur impliquant des notions d’une bonne gestion des déchets ménagers.
« Les précautions sont simples, il faudrait casser le cycle de développement de ces parasites, intervenir dans l’assainissement à large échelle de l’environnement d’une part et de l’autre part revenir sur les protections individuelles ou familiales avec l’usage des moustiquaires imprégnées », a martelé Docteur Jérôme Yampamba.
La pollution demeure une épine pour la santé des kinoises et kinois, ceci du fait que la ville de Kinshasa ne dispose ni d’une politique, moins encore d’un plan de gestion intégrée des déchets. La nouvelle autorité urbaine devrait s’investir dans la recherche de voies et moyens pour préserver les habitants de Kinshasa contre ce fléau. Cela devrait sans nul doute passer également par des mesures préventives, et impopulaires pour redorer l’image ternie de la capitale d’une grande nation au cœur de l’Afrique.
Par les stagiaires de l’Ifasic
DIANGIKULUA MELODIE
MWANZA GISELLE
MOKINGO BENEDICTE