C’est ce mardi 23 avril que le Malawi donnera le coup d’envoi du premier test grandeur nature du vaccin expérimental le plus avancé à ce jour contre le paludisme, une maladie qui tue chaque année plusieurs centaines de personnes en Afrique. Cette campagne de vaccination vise à confirmer l’efficacité du vaccin sur des enfants âgés de moins de 2 ans qui sont les plus vulnérables à la malaria.
Baptisé Mosquirix ou RTSS, ce vaccin est le fruit de plus de trente ans de travaux et d’un milliard de dollars. Il a été développé par le géant pharmaceutique britannique Glaxosmithkline et l’ONG Path, et finance par l’Alliance du vaccin (GAVI), le Fonds mondial de lutte contre le sida et le paludisme et l’Unicef.
Pour demain, c’est donc un centre de santé de la capitale Malawite Lilongwe qui bénéficiera en premier de ce test expérimental qui se poursuivra ensuite la semaine prochaine au Ghana et au Kenya, deux autres pays pilotes du programme.
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé espère vacciner 120.000 enfants dans chacun de ces trois pays d’ici à 2020.
Lors des essais préliminaires menés de 2009 à 2015, Mosquirix a permis de réduire de 39 % le nombre d’épisodes paludiques chez les enfants de 7 mois à 5 ans.
Son efficacité n’est donc que relative mais chercheurs et autorités sanitaires espèrent que, associé aux moyens de prévention tels que les moustiquaires imprégnées de répulsif, il permettra de réduire significativement le nombre de victimes.
A en croire les statistiques de l’OMS, l’Afrique est de loin le continent le plus touché par le paludisme, avec 90% des 435.000 personnes tuées dans le monde en 2017 par cette maladie transmise par des moustiques.
Rappelons que, la malaria peut tuer un enfant en moins de vingt-quatre heures. Et même si l’enfant survit, elle peut affecter n’importe lequel de ses organes, causer des dommages à son cerveau pi à ses reins.
C’est dans cette optique que le programme de vaccination s’inscrit dans le cadre des efforts déployés depuis les années 90 pour éradiquer le paludisme.
Selon l’OMS, d’autres vaccins expérimentaux contre le paludisme sont en cours d’évaluation dans le monde, car l’objectif de cette agence de l’ONU est de réduire le nombre de morts de 90% en 2030 par rapport aux 429.000 enregistrées en 2015.
Thierry-Paul KALONJI