Environ 4.000 dollars américains perçus par les habitants des villages Bokenge et Bombembe ont été détournés et utilisés pour construire des maisons des particuliers, et une partie a été partagée entre les membres du village. Ce fonds dit de développement a été alimenté par les entreprises qui exploitent du bois dans le terroir, notamment la société Maniema Union.
« L’argent n’a pas servi à la construction des infrastructure d’utilité commune comme les écoles et les centres de santé, mais plutôt à la construction des maisons d’habitation privées des gestionnaires du fonds. Les fonds destinés à la construction des écoles ne peuvent pas être distribués au village alors que les enfants étudient dans des écoles de fortune sans pupitres. », renseigne les sources au sein de l’ONG GASHE.
Ayant reçu des alertes sur ce détournement, l’ONG GASHE (Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement), a délégué ses membres pour sensibiliser huit villages du secteur de Bokatola, situé dans le territoire d’Ingende dans la Province de l’Equateur.
Lors de cette séance de sensibilisation, les communautés locales ont été informées sur l’importance de la clause sociale de cahier des charges et la gestion du fonds de développement communautaire. Une activité qui s’inscrit dans le cadre du projet « Suivi en Temps Réel » des activités forestières par les communautés locales » (STR), exécuté par cette ONG.
« Cette sensibilisation a été organisée suite au constat selon lequel, le secteur de Bokatola privilégient des intérêts privés dans leurs négociations avec les entreprises forestières Maniema Union et BBC, à la place des infrastructures d’intérêt général tel que prévu par la loi », a indiqué Joseph Bolongo, chef du projet STR. « Nous avons ciblé cette fois-ci ces communautés pour limiter ces mauvaises pratiques ».
Cette formation a permis aux organisateurs d’aider les communautés concernées par l’exploitation forestière de bois d’œuvre à comprendre l’importance, les préalables et le contenu de la clause sociale ainsi que sa mise en œuvre, conformément à l’arrêté ministériel 023, fixant le modèle d’accord constituant la clause sociale de cahier des charges du contrat de concession forestière.
«Cette sensibilisation nous a permis d’ouvrir les yeux et j’en appelle à toutes les communautés de s’unir pour suivre de près ces sociétés et dénoncer tout ce qui est mal », a souligné le chef de secteur ai de Bokatola.
La séance de sensibilisation a également permis aux bénéficiaires de comprendre comment négocier avec les sociétés d’exploitation forestière sur les infrastructures d’intérêt général pour ne pas tomber dans les erreurs.
« Dans notre village les accords signés avec la société ne sont pas respectés. A travers cette formation-sensibilisation nous sommes à présent éveillés et nous comptons réorganiser les choses entre autres suivre les besoins, construire les infrastructures énumérés dans les discussions de la clause sociale avec les exploitants et réorienter d’autres demande pour les intérêts communautaires comme la loi l’exige », a indiqué Merveille Ekongo Etaka, observatrice communautaire.
Alfred NTUMBA