Les résultats d’un inventaire écologique mené dans le Parc national de la Salonga, entre 2015 et 2018, par un groupe d’institutions de conservation de la biodiversité et de recherche a révélé que ce parc abrite environ 15 000 bonobos et 1 600 éléphants de forêt.
Dans un communiqué publié ce jeudi 14 février à Kinshasa, en marge de la célébration de la journée mondiale des Bonobos, l’ICCN et le WWF se félicitent de ces résultats encourageants qui doivent interpeller les décideurs sur l’importance cruciale de protéger ce joyau écologique.
« Cela me remplit de fierté que les divers partenaires de conservation et de recherche se soient réunis pour établir des données de base à jour sur les espèces phares et d’autres espèces difficiles à recenser, ainsi que sur les menaces auxquelles elles font face dans le plus grand parc de forêt tropicale humide du continent africain, permettant ainsi à la direction du parc de surveiller et évaluer de près nos efforts de conservation », a déclaré le Directeur général de l’ICCN, Pasteur Cosma Wilungula.
L’échantillonnage à distance avec des pièges photographiques a ainsi permis d’obtenir la toute première estimation de l’abondance du très discret paon congolais Afropavo congensis, uniquement présent dans les forêts de basses terres de la RDC. Rien que dans le secteur sud de la Salonga, la population de cette espèce est estimée à environ 25.000 individus. Déjouant ainsi les prévisions contenues dans la Liste rouge de l’UICN (2016) qui évoquait 15.000.
En 2017 et 2018, dans le même secteur, une collaboration entre l’ICCN, MPI, LMU et WWF a permis de réaliser des inventaires sur les grands mammifères, les papillons et la flore. Il a été aussi possible pour la première fois d’établir des données de référence pour des espèces cryptiques ou rares comme le pangolin, l’oryctérope, le chat doré, le chevrotain aquatique et le paon congolais.
Les menaces persistent toujours
Malgré ces résultats, le parc National de la Salonga subit une forte pression anthropique, notamment celle liée au braconnage. « Tous les inventaires menés par ces différentes institutions de conservation et de recherche ont évalué quantitativement le type, l’intensité et la répartition de l’impact humain. Des signes de présence, environ un signe par kilomètre en moyenne, principalement liés au braconnage, ont été trouvés dans l’ensemble du parc, en particulier près de ses limites », précise ce communiqué.
La pression du braconnage sur le parc est susceptible d’augmenter dans l’avenir, au fur et à mesure que d’autres zones de nature vierge dans le paysage s’appauvrissent de plus en plus.
Ces inventaires ont été réalisées par l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), l’Université Ludwig-Maximilians de Munich (LMU), l’Institut Max Planck de l’Anthropologie évolutive de Leipzig (MPI EVAN), la Wildlife Conservation Society (WCS), le Worldwide Fund for Nature (WWF) et la Zoological Society of Milwaukee (ZSM).
Les bonobos sont une espèce de grands singes endémique de la RDC. À ce jour, le nombre total de bonobos dans la nature demeure inconnu, car les inventaires n’ont été effectués que dans environ 30 % de l’aire de répartition totale des bonobos.
Notons par ailleurs que l’ICCN et le WWF gèrent conjointement ce Parc et s’emploient à améliorer les moyens de subsistance et la participation de la population locale à la sauvegarde du Parc national de la Salonga.
Alfred NTUMBA
Un commentaire sur “Conservation : La Salonga abrite environ 15 000 bonobos et 1 600 éléphants de forêt”
Le PNS réputé jadis par la forte présence des éléphants mais aujourd’hui la tendance ne fait que baisser. L’effectif reconnu grâces aux efforts de l’ICCN avec ses partenaires démontré à quel point l’institution se préoccupe de savoir qu’est-ce que nous gérons. Que les efforts soient multipliés avec une forte implication du gouvernement pour décourager ceux qui militent pour la destruction de la biodiversité. Félicitations à tous ceux qui ont contribués à la connaissances de ses résultats. Vive la conservation des espèces phares de nos aires protégées.