Forêts : La RDC et le Mozambique Signent des accords historiques pour réduire les émissions de carbone

La République démocratique du Congo (RDC) et le Mozambique, sont les premiers des 19 pays du Fonds carbone (FCPF) à signer des accords historiques avec la Banque mondiale qui récompensent les efforts des communautés pour réduire les émissions de carbone en s’attaquant à la déforestation et à la dégradation des forêts. L’information a été livrée ce mardi 12 février par cette institution de Breton Wood.

En plus de la réduction des émissions, ces programmes devraient également contribuer aux moyens de subsistance, notamment aux opportunités économiques offertes par l’utilisation intelligente des sols face au climat, ainsi qu’à la conservation de la biodiversité et des écosystèmes.

«Cet accord marque une étape importante dans les efforts du Mozambique pour lutter contre le changement climatique. La Banque mondiale et le FCPF ont joué un rôle déterminant dans la négociation et la sécurisation de cet accord », a déclaré Celso Correia, ministre du Territoire, de l’Environnement et du Développement rural du Mozambique.

Le Mozambique a signé un accord de paiement pour la réduction des émissions (ERPA) le 1er février, ouvrant la voie à des paiements basés sur la performance pouvant atteindre 50 millions de dollars américains pour le pays. L’ERPA de la RDC a été signé à la fin de l’année dernière, ouvrant la voie à des paiements futurs pouvant aller jusqu’à 55 millions de dollars pour des réductions d’émissions vérifiées. Les paiements proviendront du Fonds carbone du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), un partenariat mondial hébergé à la Banque mondiale.

Pour la RDC qui abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, les retombées de cet accord vont compenser les efforts engagés depuis un moment par le gouvernement dans la préservation des forêts congolaises, considérées comme le puits de carbone qui constitue un important tampon pour lutter contre le changement climatique.

«Les communautés forestières sont les véritables gagnants ici. Cet accord permettra à la RDC de mobiliser des financements publics et privés à long terme afin de proposer des solutions de remplacement à la déforestation et de récompenser les efforts visant à atténuer les changements climatiques, à réduire la pauvreté et à gérer les ressources naturelles de manière durable », a précisé Henry Yav Mulang, ministre congolais des Finances. « Il s’agit d’une étape majeure dans la mise en œuvre de la vision du pays en matière de développement vert et contribue à l’Accord de Paris et aux objectifs de développement durable ».

Au cours de la prochaine année, les autres pays du Fonds carbone devraient signer des accords similaires qui dureront jusqu’en 2024.

«Éviter la déforestation et restaurer nos forêts sont essentiels pour un avenir plus sûr, résistant au climat et plus prospère pour les communautés du monde entier. Ces accords de paiement changent la donne, car ils incitent financièrement les communautés à gérer leurs forêts de manière durable », a déclaré Laura Tuck, vice-présidente du développement durable de la Banque mondiale.

Notons par ailleurs que la RDC collabore avec la Banque mondiale et ses partenaires depuis 2010 pour développer le programme de réduction des émissions de Mai-Ndombe. Ce programme a déjà mis en place plus de 13 000 hectares de «zones protégées» forestières et près de 4 000 hectares de plantations d’acacias, amélioré les moyens de subsistance des agriculteurs très pauvres et réduit les pratiques agricoles de brûlis sur brûlis qui causent la déforestation et les émissions de carbone.

Alfred NTUMBA

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