La Coalition Nationale Contre l’Exploitation Illégale du Bois (CNCEIB), a alerté sur une éventuelle disparition de la Réserve de Biosphère de Luki dans la province du Kongo centrale. Dans une communication faite ce samedi 29 décembre à Kinshasa, cette organisation de la société civile dénonce l’exploitation illégale et abusive du bois dans la réserve, avec la complicité des agents de l’administration forestière, et des autorités politico-administratives locales, provinciales et nationales.
« Ce qui se passe actuellement dans la réserve de Biosphère de Luki est punissable. Et, si on n’agit pas en urgence, dix ans c’est trop, je crois que cette réserve va disparaître », a déclaré Philippe Nzita, coordonnateur de l’ONG AMAR, et observateur indépendant de la CNCEIB.
Ce sont les blocs 04, 05, 48, 49 et la zone centrale de la Reserve de Biosphère qui sont les plus touchés par cette dévastation due à l’exploitation illégale du bois et la carbonisation. Les exploitants travaillent en toute impunité avec la bénédiction des autorités. La CNCEIB déplore l’impunité que bénéficient les auteurs de ces crimes environnementaux qui opèrent aux vues et au su de tous.
« Parfois, on arrive à identifier ces inciviques environnementaux. Le système est tellement organisé qu’il est difficile de le trouver sur le terrain. Les opérations de coupe se font entre 00h et 2h et l’évacuation se fait à partir de 03 heures du matin», a-t-il précisé.
Jean Ndonga surnommé « Gente » et « Le Blanc », sont les plus connus des exploitants artisanaux illégaux qui opèrent dans cette réserve sans en être inquiétés, affirme la coalition.
« Ils scient chacun, 20 m3 de bois tous les deux mois dans la réserve, sous la complicité des autorités de la Police de Kinzau Mvuete, de Lemba et de Matadi. Ces derniers disposeraient de plus ou moins dix tronçonneuses, et des équipes qui exploitent illégalement dans la réserve », indiquent les résultats de l’enquête menée au cours du mois de décembre 2018, par la coalition.
La carbonisation à outrance
A ces deux figures emblématiques, viennent s’ajouter également les communautés riveraines qui pratiquent la carbonisation à grande échelle à l’intérieur de la réserve.
« On assiste donc à une destruction méchante, systématique, organisée et progressive de la Réserve de Biosphère de Luki, ce beau laboratoire naturel d’écosystèmes variés qui doit à tout prix être protégé », a déploré Monsieur Nzita. « Parallèlement au dossier ci-dessus évoqué, la CNCEIB a également constaté que dans la zone centrale de la Réserve, du côté de Mbondo, plus de 30 m3 de Tola [Ndlr : une essence endémique de la RDC], récemment saisis par les écogardes, ont été libérés et évacués au profit du scieur, suite à l’intervention négative du Parquet secondaire de Kinzau et de la Police de Kinzau ».
La coalition invite les autorités compétentes à agir dans l’urgence en prenant une décision politique pour mettre fin à cette situation qui risque de foutre en l’air les 33.000 hectares de cette réserve, considérée comme la dernière relique de la grande forêt de Mayombe.
Alfred NTUMBA
2 commentaires sur “Forêts : La Réserve de Biosphère de Luki pourrait disparaître si rien n’est fait”
En raison des nombreux services éco systémiques que rend la biosphère de Luki, celle-ci doit être protéger et restaurer. Il convient tout même de préciser que l’approche top-down ne porte pas toujours de bon fruit. Certe la coalition invite les autorités compétentes à agir d’urgence, ce qui contribuera grandement à limiter cette destruction de la réserve. Mais il serai plus avantageux d’implémenter une gestion intégré de la réserve afin d’impliquer tous les acteurs ( planificateurs, décideurs et utilisateurs) dans l’élaboration, la mise en place des mesure prises pour remédier à cette situation, de sorte que chacun sache l’enjeu de la la biosphère de Luki et se sente donc concerné.
bonjour Mr,j’ai un tp de conservation de la nature sur la réserve de luki. pouvez-vous m’aider avec quelques espèces des plantes emblématiques de celle-ci ?