Une étude du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (Farm), a révélé que la demande en produits alimentaires va être multipliée par 2,6 à l’horizon 2050 en Afrique subsaharienne, et que si la production agricole de l’Afrique tout entière veut suivre un autre rythme, il faudrait que cette productivité agricole triple son rendement où, l’espace cultivé augmentera de 80% et le nombre d’actifs agricoles à 20%.
« Toutes les marges de manœuvre sont donc à explorer pour desserrer les contraintes qui se présente sur l’agriculture africaine. A commencer par le doublement de la productivité de la terre, puisque la région reste, en la matière, très loin de l’Asie ou de l’Europe », ont rapporté les scientifiques.
Pour les chercheurs, l’Afrique ne serait autosuffisant dans aucun groupe de produits sauf pour les tubercules (manioc, patates douces, ignames). Seuls les échanges de fruits, de fibres, et d’autres produits tropicaux pourraient être positifs.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour son autosuffisance l’Afrique peut compter sur la mise en culture de 51 millions d’hectares supplémentaires et sur l’irrigation à la limite de 3% à l’horizon 2050.
Les experts du GIEC appuie que le changement climatique a un effet négatif sur les rendements de la majorité des céréales en Afrique avec une variabilité régionale très grande dans l’ampleur des réductions.
A en croire les chercheurs du CIRAD, grâce à la diminution des pertes agricoles et du gaspillage alimentaire, la surface agricole par actif agricole tomberait de 1,2 ha à environ 0,8 ha/actif agricole sur toute l’étendue de l’Afrique, à l’inverse des autres régions du monde.
Si pour les maïs, les pertes annuelles devraient augmenter au Malawi et diminuer au Kenya et au Niger, ces différentes variations de la production agricole suite aux modifications climatiques, seraient des hypothèques aux perspectives de sécurité alimentaire.
Les auteurs évoquent des baisses de 25% pour le maïs, et le mil et jusqu’à 50% pour le sorgho en Afrique de l’ouest. En 2017, 6,5 millions de personnes en RDC vivaient en insécurité alimentaire aigue . 47% des enfants étaient en état de malnutrition chronique et 11% en état de malnutrition aigüe.
Les inventions originelles de ces chercheurs ont montré qu’une baisse de 8% pour l’ensemble des cultures est liée soit à une diminution des rendements ou des surfaces.
Au total, en 2050, le déficit relatif, en pourcentage de la consommation, resterait quasiment au niveau avec une autosuffisance de 80% pour les céréales.
Albert MUANDA