Une nouvelle note d’orientation politique des experts du climat, publiée par l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), a analysé les difficultés auxquelles sont confrontés les pays d’Afrique centrale pour transformer en action leurs actes d’engagement de lutte contre le réchauffement de la planète, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Cette note publiée en marge de ma COP24, émet des recommandations de principes de la responsabilité partagée et différenciée, afin de pousser les pays d’Afrique centrale, signataires de l’accord de paris à s’engager sur le long chemin du développement de la situation du climat.
Les experts plaident pour plus d’initiatives et de responsabilités de la part des hommes politiques. « Il est nécessaire que les principaux ministères, comme ceux de la Planification et des Finances, et même le Premier ministre et la Présidence, s’impliquent davantage », explique Dénis Sonwa, l’un des experts à la base de cette note. « Ils doivent passer d’un rôle de suivi à une véritable participation à la planification et à la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national(CDN) ».
Ces contributions déterminées au niveau national représentent les efforts faits par chaque pays pour réduire ses émissions et s’adapter aux impacts du changement climatique.
Ayant pris part active à l’Accord de Paris, et engagés dans les négociations internationales sur le climat, les pays volontaires d’Afrique centrale ont pris à cœur ces ambitieux engagements puisque les contributions déterminées au niveau national de cette région tiennent compte des besoins de développement des pays tout en recherchant les solutions les plus résilientes et décarbonnées à la longue.
De l’engagement à l’action
« Les organisation des appareils des États Africains compliquent la formulation et la mise en œuvre des engagements en faveur du climat au niveau national pour passer de l’engagement à l’action », déclare Denis Sonwa, co-auteur de cette note d’orientation politique et expert du changement climatique.
Pour les pays les plus ambitieux à cette lutte, le Tchad et la République démocratique du Congo, la nécessité de procurer une contribution financière d’environ 26 millions USD est un pas pour leur permettre de réaliser leurs ambitions.
Cependant, d’après la note d’orientation politique, pour obtenir un soutien international, les pays d’Afrique centrale doivent se tenir prêts à désigner certaines actions sur leur budget national. Dans leur ensemble, les pays d’Afrique centrale ont besoin de 117,9 millions USD pour mettre en œuvre leurs CDN actuelles, et une bonne partie de ce financement dépend de la coopération internationale.
«Les pays doivent échanger des informations avec plus d’efficacité. Cela conduira à une meilleure prise en compte et une meilleure prévention des risques lors du montage de nouveaux projets, ainsi qu’à des capacités plus solides d’adaptation », conclut R. Eba’a Atyi, l’un des expert ajoutant «Nous avons besoin d’une gestion coordonnée des risques climatiques dans la région».
A en croire les des experts, le Fonds vert pour le climat (FVC) peut aider les pays à convertir leur CDN en politiques concrètes ; grâce à son mécanisme de financement de la préparation des projets.
Le FVC peut aussi aider à mettre en place des capacités nationales pour concevoir un portefeuille de projets utiles susceptible d’attirer d’autres financements.
En dehors de l’énergie, l’industrie et l’aménagement du territoire.
Le changement climatique demeure un enjeu confiné aux ministères de l’Environnement, cependant des secteurs clés comme l’agriculture et l’élevage du bétail, les infrastructures, le transport ou l’éducation ne sont pas pris en compte par la plupart des pays, un comportement dénoncé de non orientation stratégique par les experts pour mettre en œuvre les contributions déterminées au niveau national (CDN).
Albert MUANDA