À l’échelle mondiale, la nature fournit des services d’une valeur d’environ 125 billions de dollars par an, contribuant à garantir un apport d’air frais, d’eau propre, de nourriture, d’énergie, de médicaments et d’autres produits et matières. C’est ce que révèle le Rapport Planète Vivante 2018, publié par WWF, ce 30 octobre. Malgré cet apport capital pour la survie de l’humanité, l’homme reste l’élément déclencheur du déclin précipité de la mère nourricière dont il ne saura contrôler.
intitulé “Soyons ambitieux”, cette 12ème édition du rapport, loin d’être très alarmiste comme les éditions précédentes, pointe du doigt l’impact des activités humaines dans le déclin rapide de la planète.
« La science nous montre la dure réalité que nous faisons subir à nos forêts, nos océans et nos rivières. Petit à petit et espèce par espèce, la diminution du nombre d’animaux et de lieux sauvages est un indicateur de l’impact et de la pression considérables que nous exerçons sur la planète, sabotant ainsi le tissu vivant qui nous soutient tous : la nature et la biodiversité », a déclaré Marco Lambertini, Directeur général, WWF International.
Selon ce rapport, l’abondance de la faune a considérablement diminué depuis 1970. Les scientifiques invitent l’humanité à reconsidérer sa relation avec la nature dont elle dépend totalement. « Nous avons l’occasion de concevoir une nouvelle voie qui nous permettra de coexister de manière durable avec la faune dont nous dépendons. Notre rapport présente un ambitieux plan d’action visant à apporter le changement. Nous aurons besoin de votre aide pour y parvenir », a déclaré le professeur Ken Norris, directeur des sciences à la ZSL (Société Zoologique de Londres).
S’engager pour agir en faveur de la nature
Le rapport, publié aujourd’hui, dresse une image préoccupante de l’impact de l’activité humaine sur la faune, les forêts, les océans, les rivières et le climat. Il souligne que les opportunités d’agir actuelles vont rapidement disparaître et que la communauté mondiale doit de toute urgence repenser et redéfinir collectivement la façon dont nous valorisons, protégeons et restaurons la nature.
« Il est certain que les deux programmes – pour l’environnement et le développement humain – doivent converger si nous voulons construire un avenir durable pour tous », peut-on lire dans ce rapport.
Toutefois, le Rapport Planète Vivante 2018 souligne la possibilité pour la communauté mondiale de protéger et de restaurer la nature jusqu’en 2020, l’année cruciale au cours de laquelle les dirigeants doivent examiner les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs de développement durable, de l’Accord de Paris et de la Convention sur la diversité biologique (CBD).
Le WWF appelle les citoyens, les entreprises et les gouvernements à se mobiliser et à mettre en œuvre un accord-cadre global pour la nature et les populations au titre de la CDB. Cet accord devra encourager l’action publique et privée afin de protéger et restaurer la biodiversité et la nature, mais aussi de renverser la courbe suivie par les tendances dévastatrices mises en évidence dans le Rapport Planète Vivante 2018.
« Nous devons de toute urgence repenser la manière dont nous utilisons et valorisons la nature – sur le plan culturel, économique et dans nos programmes politiques. Nous devons considérer la nature comme belle et inspirante, mais aussi comme indispensable », a précisé Marco Lambertini, Directeur général, WWF International.
Le Rapport Planète Vivante 2018 est la douzième édition de la publication phare biennale du WWF. Le rapport inclut les derniers résultats mesurés par l’Indice Planète Vivante au sujet de 16 704 populations de 4 005 espèces de vertébrés entre 1970 et 2014.
Alfred NTUMBA