La Commission baleinière internationale (CBI) a refusé la demande du Japon qui souhaitait une reprise légale de la chasse à la baleine, lors de la réunion bisannuelle de cette institution qui s’est tenue au Brésil. Mécontent de cette décision, le pays du soleil levant menace de quitter cet organisme vieux de 72 ans qui est plus que jamais divisé.
La réunion bisannuelle de la CBI qui s’est tenu pendant une semaine au Brésil s’est donc achevée par le rejet du texte phare porté par le Japon, intitulé « Le chemin à suivre ». Il visait à mettre en place une double voie au sein de la CBI, instance de 89 pays membres, afin de faire coexister la préservation et la chasse commerciale de baleines. Cette dernière aurait été gérée par un « comité de la chasse à la baleine durable ».
La proposition aurait aussi mis fin au moratoire sur cette activité mis en place en 1986. Mais les pays défenseurs des baleines, conduits par l’Australie, l’Union européenne et les Etats-Unis, ont torpillé le texte nippon, par 41 voix contre 27. Les îles du Pacifique et des Caraïbes, le Nicaragua et plusieurs pays du continent africain, dont le Maroc, le Kenya et la Tanzanie, ont suivi le Japon, tout comme le Laos et le Cambodge. La Corée du Sud s’est abstenue. « Notre préoccupation est de ne pas trop diviser la Commission, c’est pour cela que nous nous sommes abstenus« , a expliqué le représentant russe, qui comme nombre de pays autorise la chasse aux cétacés pour les autochtones. Six des 89 pays membres n’ont pas envoyé de délégation et sept autres nations, africaines pour la plupart, qui n’ont pas payé leur cotisation, n’étaient pas autorisées à prendre part aux votes.
Le vice-ministre japonais de la Pêche Masaaki Taniai a vivement regretté le résultat du vote et a menacé de quitter la CBI. « Si les preuves scientifiques et la diversité ne sont pas respectées, si la chasse à la baleine commerciale est totalement niée… Le Japon va devoir réévaluer sa position en tant que membre de la CBI« , a-t-il déclaré. Tokyo estime que la population de baleines est assez importante pour supporter une reprise de la chasse commerciale.
Le président sortant de cet organisme, le Japonais Joji Morishita, dont le mandat s’est achevé à l’issue de la réunion, a refusé de dire s’il s’agissait de la dernière apparition de son pays. Quelques minutes après la fin de la session, s’exprimant à nouveau au nom de son pays, il a déclaré à l’AFP que les différends avec les nations anti-chasse étaient désormais « très clairs » et que le Japon allait s’organiser pour les « prochaines étapes« , sans plus de précision.
Thierry-Paul KALONJI