L’ONG JURISTRALE a organisé un atelier de formation des enquêteurs, magistrats et procureurs sur les procédures d’utilisation normalisées SOP (Standard Operating Procedures), le lundi 27 aout à Yaoundé, capitale de la République du Cameroun. Cet atelier organisé en collaboration avec African Wildlife Foundation (AWF), avec le financement de la Fondation Philanthropia, visait la diffusion de ces procédures compilées en juillet 2018 dans un manuel produit par Juristrale dans le cadre d’une mission de consultance pour le compte d’AWF.
Ce manuel a pour objectif de faire ressortir clairement les différentes étapes de la procédure ainsi que les délais y indiquées et de proposer des actions et stratégies afin de booster les enquêtes et de rendre plus efficace les poursuites judiciaires contre les crimes fauniques au Cameroun.
Pour les organisateurs, le travail de la compilation été édicté par le constat selon lequel le Cameroun, comme beaucoup d’autres pays d’Afrique en général et ceux du Bassin du Congo en particulier, fait face à une montée en puissance des différentes formes de la criminalité faunique., un fléau qui menace gravement sa riche biodiversité.
« Pour donner des réponses directes à cette situation, le plus important n’est pas de disposer d’un arsenal de textes de loi assez riche mais plutôt de disposer des capacités nécessaires à pouvoir les appliquer », le facilitateur de cette formation.
Il a par la même occasion appelé inéluctablement à la mise en œuvre de la procédure de répression des infractions. Celle-ci va de la commission de l’infraction jusqu’à l’exécution des peines y associées.
Au cours de cet atelier, une évaluation de l’application des procédures d’utilisation normalisées (SOP) et de l’utilisation du Guide de référence rapide a été réalisée par quelques personnes formées et associées au projet depuis son début au mois de mai 2018. Cet exercice a permis de vérifier si les procédures sont d’application facile et aisée sur terrain.
Conformément au SOP, les enquêtes font partie intégrante d’un système de justice pénale équitable et efficace afin de réduire le taux de criminalité lié à la faune. Essentiellement, une enquête criminelle est le processus par lequel l’auteur effectif ou potentiel d’un délit est identifié grâce à la collecte d’informations factuelles.
« Les enquêtes peuvent être réactives, c’est-à-dire porter sur des délits qui ont déjà été commis, ou proactives, c’est-à-dire être ciblées sur tel ou tel délinquant ou tendre à prévenir une activité criminelle future », a indiqué un participant.
A l’issue de ce travail, quelques recommandations ont été formulé notamment, la formation des magistrats et leur spécialisation dans les questions faunique, la motivation des aviseurs, des informateurs et dénonciateurs, ainsi que le renforcement des capacités des OPJ sur la procédure pénale en matière de lutte contre la criminalité faunique.
Alfred NTUMBA