Depuis juillet 2014, les associations de droit de l’Homme, spécifiquement celles qui militent pour la défense de droit des peuples autochtones avaient introduit à l’Assemblée nationale, une proposition de Loi organique sur ces peuples, victimes de la discrimination en République démocratique du Congo. 4 ans après, l’on s’interroge sur la suite réservée à cette proposition de loi, par le parlement congolais, cela malgré les interpellations sur les violations à répétition de droit de cette catégorie de population.
L’on se souvient encore du récent assassinat d’un pygmée dans le Parc national de Kahuzi Biega par un écogarde de l’ICCN. Une situation qui a créé de l’indignation dans le chef des observateurs qui suivent de près l’évolution de la situation des peuples autochtones en RDC.
D’aucun se pose la question de savoir pourquoi l’Assemblée nationale qui n’a plus qu’une session en vue, n’accorde pas d’importance à cette proposition de loi mise à sa disposition ?
Pour Kone Lassana, Juriste et responsable du Programme juridique et droits humains à l’ONG Forest People Program (FPP), cette réticence ne se justifie pas, surtout pour un pays comme la RDC qui a signé la Charte Africaine de droit de l’Homme, et tant d’autres instruments juridiques internationaux.
« Pour nous, cette réticence politique ne se justifie pas. Lors de la dernière session parlementaire qui s’est coturée, nous avions espéré qu’il y’aurai de décisions courageuses dans le sens de l’adoption de cette proposition de loi. Il y’a pas eu de développement positif», s’est-il indigné. « On pense qu’adopter une loi spécifique aux peuples autochtones, va contribuer à créer la division, parce qu’on avait une vision figée de la nation, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ».
Pour cet expert, en lieu et place de perpétrer ces inégalités latentes, la République démocratique du Congo devrait prendre, par contre, à bras le corps cette question, et y apporter des solutions adéquates. Cela pourra favoriser une discrimination positive, et promouvoir le droit de cette minorité.[irp posts= »2407″ name= »Réforme foncière : réunion de concertation sur le droit des communautés locales et les peuples autochtones »]
En attendant, les organisations de la société civile devront se motiver davantage pour pousser le gouvernement congolais à prendre en considération les réclamations de cette minorité « sans voix » longtemps marginalisée sur leur propre sol. Le défi concerne donc l’engagement du gouvernement de la RDC à garantir et protéger le droit des peuples autochtones sur l’ensemble du territoire national.
Alfred NTUMBA
Un commentaire sur “Environnement : Loi sur le droit des peuples autochtones en RDC, où en sommes-nous 4 ans après ?”
Bonjour. Je m’appelle Abbé Jerry Lokela, Coordonnateur de l’ONG AFFL (Amis de faune et flore de Lomela), dans la Province du Sankuru. Nous travaillons dans la conservation des rivières forestières du parc de Salonga. Nous portons une attention particulière sur les Pygmées qui, dans l’ancienne province du Kasaï Oriental et dans l’actuelle province du Sankuru, n’existent qu’à Lomela. Ces populations vivent dans l’extrême pauvreté, accentuée par la diminution du gibier du parc. N’ayant aucune autonomie poli tricot administrative et coutumière, n’ayant pas de forêt propre, les Pygmées sont confrontés à une misère inquiétante : famine, marginalisation, maladies, ‘analphabétisme. Qui pis est, les programmes d’appui aux peuples autochtones du gouvernement et des partenaires au développement oublient toujours cette population chiffrée à quelque 10.000 habitants. Nous sollicitons la générosité de tous pour venir en aide à cette population pauvre et marginalisée.
Abbé Jerry Lokela
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