Quelques organisations membres de la CFLEDD (Coalition des Femmes Leader de l’Environnement et Développement Durable), renforcent leurs capacités en technique de rédaction du rapport alternatif auprès de la Commission Africaine. L’atelier de deux jours, lancé ce mardi 21 août, par le FPP (Forest People Program), vise à faciliter aux participants venus spécialement de Kinshasa, la compréhension du rapport alternatif, des recommandations pertinentes formulées lors de la 61ème session de la Commission Africaine, et de proposer une stratégie de suivi pour la prise en compte des droits de la femme rurale et autochtone dans les réformes légales en cours.
Selon les organisateurs, cette session de formation est motivée par les enjeux au tour de l’intégration du genre dans les mécanismes de promotion du droit de l’homme et des peuples au niveau national, régional et international.
« Nous avons choisi la CFLEDD comme coalition partenaire du FPP pour cette activité, parce qu’elle travaille déjà sur la question de droits humains et du genre. Nous avons voulu l’outiller en technique de rédaction d’un rapport alternatif, afin qu’elle soit en mesure de porter la voix lors des sessions prochaines de la Commission Africaine », a précisé Nadia Mbanzidi, experte juriste à FPP.
Cette ONG internationale de droit de l’Homme a par le passé, appuyé certains membres de la CFLEDD à participer aux sessions de la Commission Africaine, surtout celle de Banjul en Gambie.[irp posts= »5982″ name= »Environnement : Loi sur le droit des peuples autochtones en RDC, où en sommes-nous 4 ans après ? »]
Forst People Program entend renforcer non seulement les capacités techniques de cette organisation, mais aussi les capacités financières par une collaboration d’échange d’expériences afin permettre aux organisations locales membres de cette coalition de s’autodéterminer dans la question de droit de l’Homme.
« Nous estimons que les questions du droits humains et du genre, sont de priorités qui chevauchent la plus part de thématiques dans lesquelles nous travaillons en RDC, y compris la foresterie communautaire, la conservation, les droits humains et la REDD », a indiqué Kone Lassana, responsable du Programme juridique et droits humains à l’ONG Forest People Program.
Cette séance de travail a été également un cadre pour la restitution des travaux de la 61ème session ordinaire de la Commission Africaine de Droit de l’Homme et des peuples, au cours de laquelle Forest People Program et les ONGs locales avaient rédigé et soumis un rapport alternatif. Ce rapport avait présenté de manière générale la situation des droits de l’Homme en RDC, particulièrement abordé les différents problèmes auxquels font face les femmes autochtones sur deux aspects à savoir, les problèmes d’accès à la terre, et les problèmes de violences sexuelles dues aux conflits intercommunautaires et les attaques par les groupes armés.
Les participants à ces assises ont été éclairés sur le fonctionnement de l’Union Africaine, des organes qui la compose notamment la Commission Africaine, ainsi que le rôle que doivent jouer les ONGs pour aider les Etats à relever le défi de la promotion et préservation de droits humains.
A côté du rapport périodique soumis par les Etat-Parties à la Charte, les Organisations Non Gouvernementales peuvent également présenter les rapports alternatifs. Ces rapports leur permettent de présenter selon elles, l’état des lieux de la situation des droits humains mettant ainsi en lumière les informations pertinentes que l’Etat aurait omises pout une raison ou une autres, dans son rapport.
Signalons que la Commission Africaine est un mécanisme régional de protection de droit de l’homme et des peuples en Afrique. Elle chargée de la mise en œuvre et du suivi de la Charte Africaine des droit de l’homme et des peuples par les pays l’ayant ratifiée. La charte africaine de droit de l’homme a été adoptée en juin 1998 à Nairobi. Elle est le premier instrument régissant la protection des droits de l’homme et des peuples.
Alfred NTUMBA