Dans le souci d’opérationnaliser le Système de surveillance nationale des forêts, et développer ses différents piliers, le Ministère de l’Environnement et Développement durable à travers les directions des inventaires et aménagement forestier et du Développement durable en collaboration avec la FAO a procédé à la présentation de son document du niveau d’émissions de référence des forêts congolaises, NERF, lors d’un atelier tenu à Kinshasa.
Cet outil de performance de la RDC, s’inscrit dans le cadre du programme de finalisation et de mise en œuvre du système national de surveillance des forêts qui contribue également à la réduction des émissions dues à la déforestation.
« Pour élaborer ce NERF au titre de la Convention cadre des Nations unies sur le Changement climatique, la RDC a initié un système national de suivi des forêts opérationnel et complet. Ce système comprend un inventaire forestier national, un inventaire des gaz à effet de serre du secteur forestier national et un système national de surveillance des terres par satellite. Ce premier NERF qui s’étend de l’année 2000 à 2014, se concentre d’abord sur la déforestation, l’activité pour laquelle les données sont disponibles, fiables et transparentes », a fait savoir, le représentant du secrétaire général du MEDD, dans son discours d’ouverture.
A l’instar de nombreux pays d’Afrique, la RDC vise à devenir un pays émergent à l’horizon 2030. Cette vision doit nécessairement passer par les méthodologies de capitalisation de l’économie et du capital humain tout en minimisant l’impact de ce développement sur les forêts. Par contre, la déforestation annuelle du pays est estimée à 1,25% pour la période 2010-2014. Et, les études montrent que cette déforestation atteindrait 12 à 13 millions d’hectares d’ici 2030, et 21 à 22 millions d’hectares de dégradation.
A cet effet, la RDC a décidé de soumettre un NERF sur une base volontaire et en suivant les lignes directrices du GIEC. Dans la mesure où des résultats seraient atteints, les objectifs de cette soumission est de pouvoir notifier des réductions d’émissions en vue de permettre la sollicitation des paiements basés sur les résultats, la mobilisation des financements pour infléchir la tendance de la déforestation et enfin, poursuivre les efforts du pays dans la lutte contre le changement climatique.
« Nous voulons que le pays arrive à gérer durablement ses forêts et limiter la déforestation. Pour en arriver là, il faut connaitre d’abord quel est la superficie, les causes de cette déforestation. Alors le NERF permet justement de savoir la quantité d’émissions dues à la déforestation. Cet outil est important dans notre pays dans la mesure où, il sert à la prise des décisions des parties prenantes en vue de converger à la bonne gestion des forets pour le bien-être de tous », a souligné André Kondjo, chef de division à la DIAF.
A en croire le représentant de la FAO, cette action vise à aider la RDC à produire des informations fiables sur les ressources forestières afin de mettre en place des bonnes politiques sur les forêts, et permettre une planification et un développement durable de celles-ci.
« Les assises de ce matin consistent donc à lancer le processus d’information et de sensibilisation de différentes parties prenantes sur le document NERF et ses implications pour la RDC. Nous sommes également rassuré que les estimations fiables contenues dans ce document permettront aux décideurs de prendre les mesures qui s’imposent pour infléchir la courbe de la déforestation », a-t-il précisé.
Rappelons que cet atelier a eu pour but de sensibiliser et d’informer les parties prenantes sur le document NERF, les objectifs de sa soumission, le processus de construction et l’estimation des données d’activité et des facteurs d’émission.
Jennifer LABARRE